"Il faut féliciter Hassan (Chahdi)", indiquait Nicolas Navarro, seizième et premier français du marathon des Jeux olympiques, après la course. L'Isérois s'est classé vingtième en 2h10'09... après avoir été prévenu la veille qu'il allait courir.
Forfait de dernière minuteSur les coups de 18 heures, vendredi, la Fédération annonçait le forfait de Morhad Amdouni, suite à une blessure au mollet droit, "survenue [vendredi] matin lors de son dernier entraînement". Une échographie a confirmé ce diagnostic. Et Hassan Chahdi a été appelé à la dernière minute.
Le Français faisait partie des six Tricolores à avoir réussi les minima, mais il n'avait que le cinquième chrono derrière Amdouni, Navarro, Frère et Bour, pour trois places. La suspension de Frère et la blessure d'Amdouni ont donc libéré deux places. In extremis.
"La sélection devait sortir tôt pour que l'on puisse se préparer, au final, elle est sortie au dernier moment (suite à l'incertitude concernant Mehdi Frère, à qui il est reproché trois manquements au devoir de localisation), regrette Hassan Chahdi. Ça a été compliqué à gérer. Surtout lors de ces deux derniers jours. J'y ai cru, j'étais en stage à Font-Romeu. Je n'avais pas de nouvelle de la Fédération. Je me suis dit : c'est mort, ils sont au village olympique, à la conférence de presse. Je sentais que ça me passait sous le nez."
Il allait chercher sa fille chez une copineFinalement, vendredi, alors qu'il allait chercher sa fille chez une copine, il a reçu un coup de téléphone de Romain Barras. Il lui demandait de monter à Paris.
"J'ai essayé de rester calme, de m'organiser", confie-t-il.
Il lui a fallu préparer ses gels énergétiques, voir avec son équipementier pour ses chaussures, faire le déplacement... Son arrivée au village olympique ? Sur les coups de 22 heures.
Au repos depuis mercredi, pour le début de ce qui aurait dû être sa coupure estivale, il avait toutefois de la fraîcheur. Sa course a été remarquable.
Longtemps premier français. Rapidement devant les stars Kipchoge (abandon) et Bekele (39e). Il a fait une superbe course. Au pied levé, il se classe 20e olympique. En 2h10'09, sur un parcours compliqué. Invité à faire le bilan de cette histoire, il a fondu en larmes. "Dans la vie, quoi qu'il se passe, soit on abandonne, soit on décide de vivre. Grâce à mon entourage, j'ai décidé de vivre et de faire ce que j'avais envie", a-t-il répondu.
Ludovic Aurégan
