Thiézac. Un mariage qui sort de l'ordinaire. Extraordinaire, est le mot qui convient pour parler du M ariage forcé (comédie ballet de Molière), interprété vendredi par « Les tréteaux de Thiézac ». Extraordinaire Bernard Beaugey, véritable colonne vertébrale de la troupe. Il a su mener à bien l’ambitieux projet, de persuader les amateurs d’oser jouer cette langue sublime. Un français savoureux, au service de situations autant cocasses qu’ambiguës. Extraordinaires les acteurs, ne laissant rien paraître de l’immense travail réalisé, sinon le plaisir et la générosité qu’ils ont de se donner au public.
Extraordinaire, la mise en scène originale loin de toute préciosité. Extraordinaire la montée en puissance de l'action et du jeu. Extraordinaire ce pauvre Sganarelle, riche barbon que l’on plaint tout autant qu’on le moque. Il aime, mais surtout désire une jouvencelle et s'est engagé à l’épouser. En un éclair de lucidité, il voudra prendre conseil et ne rencontrera qu’amis intéressés, ou savants philosophes imbus de leur suffisance. Jusqu’à deux bohémiennes, disant l'avenir et confirmant ses craintes, il sera cocu ! Comment s’en sortir et renier dignement sa parole ? Extraordinaire enfin, la salle bondée applaudissant debout d’avoir tant ri.
