Afin de "casser l’image négative" de Vertolaye et d'attirer de nouveaux habitants, la commune diffuse depuis janvier 2024 des vidéos de promotion mettant en avant la qualité de vie. Au-delà de l’image, c’est le maintien des services qui est aussi en jeu.
Marc Ménager, maire de Vertolaye, est soucieux de l’image de sa commune. Et pour cause, avec le site d’Euroapi classé Seveso, "beaucoup de gens veulent travailler ici mais peu veulent y vivre, alors qu’ils ne connaissent pas forcément le village".
De ce constat initial, l’idée lui est venue de développer une campagne de communication pour "susciter la curiosité des salariés d’Euroapi et des gens autour". Les vidéos ont été réalisées par l’agence clermontoise Qui plus est.
Euroapi, atout et handicap de VertolayeCe fervent défenseur de Vertolaye le rappelle, la commune ne se réduit pas à Euroapi : "On veut montrer que derrière il y a une école, des associations, un château, le haut de la commune sera bientôt un site classé, le long de la Dore est une zone Natura 2000, sans parler des commerces."
Euroapi, c’est 10 hectares sur les 11.000 que compte la commune.
Comme dans beaucoup d’autres communes hébergeant un site Seveso, l’entreprise est à la fois un atout et un handicap : atout pour l’emploi, et handicap pour l’attractivité résidentielle. Pourtant quand on sort à Vertolaye, on ne sent rien et on n’entend rien.
Marc Ménager à l'origine de l'initiative, maire de Vertolaye.
Depuis 1975, la population de la commune n’a cessé de diminuer. Mais d’après le dernier recensement, il y aurait une augmentation significative puisque la population serait passée de 539 habitants en 2021 à 572 en 2024. Une satisfaction pour le maire qui attribue avant tout cette hausse à un "effet covid".
Les enjeux de la démographieL’idée de ces vidéos promotionnelles est donc de montrer ce que vivre à Vertolaye peut apporter en termes de qualité de vie. Marc Ménager veut "créer une dynamique inverse", parce que l’enjeu va bien au-delà de l’image. Il est aussi question du maintien des commerces et des services publics, en particulier des classes de l’école que la commune rénove complètement.
Malgré une certaine satisfaction, les effets de la campagne se font encore attendre : "on vend des terrains en ce moment, ça n’a pas été l’afflux". Une deuxième vague de témoignages de personnes venues s’installer dans la commune est donc prévue prochainement : "la com’, c’est un travail à long terme, il faut absolument qu’on continue, qu’on innove".
La communication, si elle s’adresse avant tout à d’éventuels nouveaux habitants, a aussi rencontré un écho parmi la population lors des vœux du maire : « en regardant la vidéo, certains se sont dit, “tiens, c’est vrai qu’il y a tout ça à Vertolaye on devrait y aller plus souvent” ».
Il y a là une problématique commune à toutes les villes environnantes :
Les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu’on a ici et préfèrent aller à Clermont pour faire leurs achats.
C’est parce que l’enjeu dépasse les frontières de "Verto" que le maire avait d’ailleurs plaidé pour une campagne à l’échelle intercommunale qui aurait permis de toucher un public plus large.
Derrière la communication, le fondMais si la communication est importante, elle s’associe aussi à un travail de fond de la municipalité. La ville a obtenu le label Terre saine grâce à la fin de l’usage du désherbant dans les espaces publics. Les logements municipaux ont quant à eux été rénovés pour accueillir de nouveaux habitants.
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Selon Marc Ménager, Euroapi qui fabrique des principes actifs pour les médicaments (et dont il est salarié) est à la hauteur des enjeux environnementaux. Sanofi, l’ancien actionnaire de Euroapi, s’est pour sa part engagé dans une dépollution du site depuis plusieurs années.
Roman Routault
