Des bretzels et de la tripe, des couteaux et des asperges. De la musique, des correspondants, des voyages et des amis. C’est tout cela qui forme le jumelage entre Thiers et Schrobenhausen, depuis plus de quarante ans.
Quelques années après la signature du jumelage entre Thiers et Bridgnorth, une autre ville a frappé à la porte de la cité coutelière.
Cette fois, elle venait d’Allemagne. Isabelle Furegon, secrétaire du comité de jumelage depuis 2001, raconte l’histoire de ces quatre personnalités de Schrobenhausen "désireuses de mettre en place un jumelage avec une ville française de taille équivalente et pas trop loin en bus. Elles voulaient aussi une commune avec un conservatoire de musique." Dans la bande des quatre, figuraient un professeur, un élu, et deux personnes investies dans l’école de musique et le comité des fêtes.
Ils ont pris un compas, une carte et ont tracé un cercle. Ils sont tombés sur Thiers et ont pris contact. Des liens amicaux se sont tissés et le jumelage a démarré comme ça, grâce à un coup de compas.
Schrobenhausen, capitale de l’aspergeLes échanges entre les villes auvergnate et bavaroise allaient déjà bon train quand a eu lieu la signature officielle, en 1986.
Bon nombre de Thiernois ont pu, depuis, découvrir cette ville située à 74 km de Munich.
Photo Tanja Staimer.
Si elle compte un peu plus d’habitants que nous aujourd’hui (un peu plus de 17.000), Schrobenhausen est, comme Thiers, empreinte d’une longue histoire et de vestiges du Moyen Âge.
Carte postale de Schrobenhausen. Archives d'Isabelle Furegon.
Vue du ciel, la cité allemande semble circulaire, marquée par ses remparts. Comme Thiers, elle a une spécialité. Un produit lié à la gastronomie, qui est long et fin… Mais non, ce ne sont pas des couteaux ! Schrobenhausen est une capitale de l’asperge. Elle héberge même son musée européen depuis 1991 dans une tour de ses remparts.Photo Tanja Staimer.
1986 - Signature du jumelage entre Thiers et Schrobenhausen
Archives municipales de Thiers.C’est en 1986 que le jumelage a été officiellement signé entre le maire Maurice Adevah-Pœuf et son homologue allemand.
Archives municipales de Thiers.
Mais les échanges avaient commencé plusieurs années auparavant. En 1984 par exemple, une délégation d’Allemands est venue à Thiers pour la foire au Pré. Dans le bulletin municipal, des anecdotes sont consignées. Comme celle "de la réparation spectaculaire de la courroie de l’appareil photo du rédacteur du Journal de Schrobenhausen, par le maître artisan Angel Navarro, durant la visite du musée de la Coutellerie"… Comble de l’histoire, ce coutelier était né à Albacete, ville qui s’est jumelée avec Thiers en 2022.
1990 - Inauguration de la place de Thiers à Schrobenhausen
En 1990, La Montagne écrivait ces lignes : "fin mai, un pas de plus a été franchi pour accroître nos relations et les concrétiser. En effet, Maurice Adevah-Pœuf, député-maire de Thiers, s’est rendu avec une délégation de la municipalité, à l’invitation de J. Höllbauer, maire de Schrobenhausen, pour participer à une très sympathique manifestation : l’inauguration de Thiers Platz […]. Située à l’entrée principale de la ville de Schrobenhausen, carrefour presque obligé pour tous les usagers locaux, la “place de Thiers” fait désormais partie du paysage urbain bavarois."
"On a fait connaissance grâce à la musique" : des amitiés franco-allemandes nouées grâce au jumelage
2006 - Inauguration du rond-point de Bridgnorth à Schrobenhausen
Une belle ronde pour fêter ce jumelage tripartite.Archives d'Isabelle Furegon.
2025 - Échanges
Le jumelage entre Thiers et Schrobenhausen se traduit par de nombreux échanges culturels, notamment chez les jeunes. Les collégiens thiernois germanistes vont en Allemagne et reçoivent à leur tour leurs camarades bavarois pour des échanges linguistiques. Les élèves musiciens des deux cités en font de même, comme sur cette photo qui montre une répétition avant un concert en commun à Lezoux, en 2019. Le comité de jumelage donne une participation financière pour ces voyages. Le prochain échange est prévu en 2025.
Alice Chevrier
