En ce premier jour du mois d’août, une vingtaine de magasins est encore ouverte en début de soirée, même si les acheteurs se font rares. Cela fait maintenant trois semaines que s’organisent les Nocturnes des commerçants, chaque jeudi, dans le centre-ville de Brive (Corrèze).
Avant la quatrième et dernière session ce soir, le bilan est mitigé, estime Élodie Mons, coprésidente de l’Office du commerce de Brive, à l’origine de cette initiative inédite dans la cité gaillarde, dont la boutique V de Vogue, rue de Corrèze, est restée ouverte, jusqu’à 21 heures, les 18 et 25 juillet, ainsi que le 1er août. « En termes de chiffre d’affaires, le bilan n’est pas génial, concède-t-elle. Le premier soir, on a bien travaillé pour la plupart d’entre nous, mais les deux autres jeudis, les clients étaient beaucoup moins nombreux. »Les touristes profitent des nocturnes pour se balader dans le centre-ville de Brive.
Dans la même rue, la gérante de la boutique de vêtements Bergamote nous confiait, le soir où nous l’avons rencontrée, n’avoir eu aucun client après 19 heures. « J’ai essayé, mais il n’y a personne ! Je vais fermer, cela ne sert à rien de rester plus longtemps ouvert ».
Comme elle, beaucoup de commerçants n’ont pas attendu 21 heures, ce soir-là, pour fermer. Ils avançaient tous la même explication : la chaleur qui aurait fait fuir Brivistes et touristes du centre-ville. Et ceux ayant bravé la canicule regrettaient de ne pas voir tous les magasins jouer le jeu : « Rue Toulzac, pratiquement tout est fermé, assurait un passant. On fait un tour, mais ce n’est pas très encourageant pour revenir. »
D’autres préféraient saluer l’opération. « La journée, je n’ai pas le temps, lâchait Marie-France, une Briviste croisée en train de faire son shopping. Après le travail, c’est un moment de bien-être, c’est plus décontracté, on est moins pressé ! »La clientèle profite de l'ouverture prolongée des boutiques pour s'offrir une session shopping détendu
Malgré des résultats financiers en demi-teinte, certains commerçants voient quand même le verre à moitié plein. « Ce ne sont pas les grandes affluences, mais j’ai quand même bien travaillé. Il faut du temps pour qu’une telle initiative fonctionne, pour que cela devienne un vrai rendez-vous, à l’image de notre grande braderie », appuie Peggy Delage, patronne du concept store 805, rue du lieutenant-colonel Farro.
Même constat du côté de la Fée maraboutée, rue de Corrèze, où Mona, la gérante, se dit partante pour renouveler l’expérience : « Je pense que les gens doivent s’y habituer, peut-être qu’il faut qu’on reconduise les Nocturnes à Noël, par exemple. Cela pourrait bien fonctionner. Il faudra qu’on en discute entre nous, lors des prochaines réunions de l’Office du commerce. » Les commerçants de la rue Farro s'offrent un moment de convivialité lors de ces Nocturnes. Si les clients ne sont pas au rendez-vous, la convivialité entre les commerçants est bien présente. Les scènes se ressemblent d’un bout à l’autre du centre-ville, et cela sera encore le cas ce jeudi soir, rue de la République : « Le premier jeudi, on s’est fait avoir, maintenant, on est organisé. On reste ouvert pour soutenir le mouvement, mais vu qu’il n’y a pas grand monde, autant en profite entre amis. »
Marie Chazelas / Photos Stéphanie Para