Au silo de la société Euréa coop à Allentin, non loin de Vergezac, la valse des tracteurs a débuté depuis quelques jours. L’après-midi, souvent sur le coup de 17 heures, les remorques déversent leur chargement de céréales et même les premières lentilles dont les moissons ont tout juste commencé autour du Puy-en-Velay. Beaucoup ont été semées tardivement cette saison, une dérogation offrant la possibilité de semis jusqu’au 20 juin. Les premiers lots, en périphérie ponote, étaient souvent médiocres, autour de 4 ou 5 quintaux. Deux hectares semés durant la deuxième quinzaine d’avril à Saint-Privat-d’Allier ont offert en revanche à leur propriétaire une belle récolte (16 quintaux).Il va s’écouler un peu d’eau cette saison entre les premières et les dernières livraisons. Les cellules du site d’Allentin, qui ne seront pas occupées par la petite légumineuse verte marbrée de noir, ont trouvé un ersatz. Le colza destiné à l’huilerie et aux tourteaux pour les bêtes revient en force. « Depuis deux ou trois ans », constate Pascal Tholance qui travaille au silo. À voir si la tendance se confirme cette année : les semis sont imminents (autour du 15 août). La récolte se fait donc un an plus tard. Depuis la baisse des rendements en lentilles, les agriculteurs se rattraperaient parfois avec le colza. Certains il est vrai n’ont plus de bêtes or, le colza ramène un peu d’azote dans les rotations. Pascal Tholance remarque : « À 450 euros la tonne, contre 180 euros pour un blé, les gens n’y perdent pas au change. » Chez Sabarot agriculture, Arnaud Coffy, commercial, constate lui aussi un réel engouement pour cette culture oléagineuse avec de bons rendements cette saison, entre 30 et 45 q/ha, « à condition d’avoir bien suivi la culture ».
Philippe Suc