Quatrième de la finale du 3.000 m steeple des Jeux olympiques ce mardi 6 août en 8'58''67, la Française Alice Finot bat le record d'Europe détenu depuis 2008 par la Russe Gulnara Samitova-Galkina (8'58''81). Elle en a ensuite profité pour effectuer sa demande en mariage à son compagnon et entraîneur, Manuel Martinez Ageitos, comme elle l'a raconté en zone mixte.
Pourriez-vous nous décrire votre course ?
J'ai fait la course rêvée et j'ai réussi à me réaliser ce soir. J'ai fait une course à mon image. J'avais écrit sur ma main "joue ta propre partition". C'était pour ne pas m'égarer, ne pas vibrer trop fort avec le public, ne pas me faire happer par les filles de devant et faire la course qui me correspond. J'ai déclenché le chrono sur une finale olympique, mais il fallait que je coure à mon image pour donner la meilleure version de moi-même ce soir. Il y avait trois péages à passer, c'était le 1.000 mètres, le 1.500 mètres et le 2.000 mètres. À partir de là, j'ai débranché le cerveau, j'ai lâché les chevaux et je me suis dit "là, tu te reconnectes avec le public, laisse-les courir avec toi, t'emmener".
Les filles étaient loin. Il n'y a encore pas longtemps, je me serais dit "elles sont trop loin, attends le dernier tour". Et là, je me suis dit non, c'est à 800 mètres qu'il faut donner le kick. Ça commençait à devenir dur, les dernières barrières ne sont pas bien passées. Si elles passaient mieux, il y avait peut-être deux secondes gagnées encore. Ma carrière ne s'arrête pas à Paris 2024, il y a encore des choses à aller chercher comme courir avec les filles des hauts plateaux. Aujourd'hui, je suis une athlète accomplie, que demander de mieux.
— francetvsport (@francetvsport) August 6, 2024Qu'est-ce que vous garderez de cette course ?
Ce que je garderais, c'est la fierté d'avoir réussi à restituer tout le travail le jour où j'avais mes proches et la France entière qui ont vibré sur les mêmes ondes que moi. J'ai senti le public me transmettre de l'énergie. Je ne suis pas sûre de le revivre, mais en tout cas, je l'ai vécu à 200 % aujourd'hui.
Qu'est-que vous ressentez en voyant le chrono ?
C'est le record d'Europe, ça veut dire beaucoup. J'ai toujours su que je pouvais rêver grand, que je pouvais faire des choses un peu atypiques dans ma discipline. J'ai réussi à le réaliser et j'ai encore envie de plus. Mais je dois prendre des grosses vacances déjà.
Après la course, vous avez posé le genou au sol devant la tribune, qu'est qui s'est passé ?
J'ai demandé mon compagnon en mariage. Je m'étais dit que je le ferais si je courrais sous les neuf minutes. C'est mon chiffre porte-bonheur et ça fait neuf ans qu'on est ensemble. Je n'aime pas faire les choses comme tout le monde. Il ne l'avait pas encore fait, je me suis dit que c'était peut-être à moi de le faire aujourd'hui. Je lui ai offert un pin's avec lequel j'ai couru, sur lequel il y avait marqué "l'amour est à Paris". Voilà, j'ai demandé mon copain en mariage aujourd'hui (rires).
Propos recueillis par Martin Lhôte
