Au large de Dakhla, ville située au Sahara occidental, une frégate de la marine royale du Maroc a intercepté le 4 août un esquif avec à son bord 59 candidats à l'immigration irrégulière, ont rapporté les médias locaux, citant le communiqué de l’état-major général des forces armées.
À bord du navire des autorités concernées, les personnes secourues, qui tentaient de rejoindre les îles Canaries, ont reçu les premiers soins nécessaires. Ces migrants, tous d’origine subsaharienne, ont été ensuite acheminés au port de la ville pour être confiés à la gendarmerie royale pour les procédures administratives d’usage.
Début juillet, les autorités maritimes du Maroc avaient réussi à secourir 160 migrants, dont 46 Sénégalais, au large de la même ville. Ces clandestins avaient quitté la Gambie pour atteindre la terre canarienne.
Les départs en provenance d’Afrique subsaharienne s’accentuent constamment. Si les îles Canaries sont la principale destination des migrants irréguliers au Maroc, l’Italie est bien celle des migrants illégaux en Tunisie.
Une enquête du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), exposée le 23 juillet dernier pour mettre en lumière la situation de 379 migrants originaires de 23 pays africains, a démontré que 79,2% des migrants questionnés exprimaient le désir de gagner l’Italie, a fait savoir Romdhane Ben Amor, porte-parole de cette organisation.
À moins de 150 kilomètres des côtes tunisiennes, l’île italienne de Lampedusa suscite l’intérêt des candidats à l'immigration irrégulière. Les bulletins des interceptions, des sauvetages et des naufrages s’amoncellent dans les pays d’Afrique du Nord, ce qui a incité les autorités à intervenir.
Alors qu’Ahmed Hachani, chef du gouvernement tunisien, avait lancé à la mi-juillet un appel urgent à l’Europe, le chef de la diplomatie tunisienne, Nabil Ammar, a réitéré fin juillet l’engagement de son pays à ne pas devenir un point de transit ni un lieu de résidence pour les migrants illégaux.
Ahmed Hachani a ainsi appelé l’Europe à augmenter «l'aide financière à la Tunisie et aux autres pays concernés» pour les aider à faire face au flux de migrants subsahariens. «La Tunisie refuse d’être une plateforme de transit ou un lieu de résidence temporaire ou permanente pour les migrants irréguliers», a pour sa part réaffirmé Nabil Ammar.
Les pays maghrébins surplombant la Méditerranée, principaux points de départ des migrants qui risquent un périlleux voyage en mer dans l'espoir de rejoindre l'Europe, sont confrontés depuis des mois à une crise migratoire sur leurs sols.