Les gendarmes ont dû plancher ces deux dernières années, sur des affaires de vols avec effraction, commis au préjudice de particuliers. En octobre 2022, des cigarettes et de l’argent sont dérobés au domicile d’une habitante de Cohade. Fin avril 2023, des bracelets, et autres boutons de manchettes disparaissent après une effraction dans une maison de Saint-Germain-Laprade.
Le même modus operandiLe lendemain, c’est à Blavozy que des bijoux, des montres et des flacons de parfum sont dérobés. En décembre 2023, encore une fois, des objets de valeur et une machine à coudre sont ciblés dans une maison du Monteil. Enfin, le même jour, une tentative de cambriolage est perpétrée au domicile d’un Yssingelais.À chaque fois, le modus operandi est le même : une fenêtre ou une porte sont cassées. À chaque fois ou presque, des témoins aperçoivent deux hommes dont la description correspond aux deux prévenus à la barre, lundi.
Mieux, des prélèvements biologiques réalisés sur les lieux des cambriolages et dans les véhicules utilisés lors des faits, désignent le duo. Et pour couronner ce faisceau d’indices plutôt solide, la machine à coudre dérobée au Monteil est retrouvée au domicile des mis en cause, aux côtés d’un pied de biche et d’un kit de serrurier…Malgré ces éléments, père et fils nient.Ils réfutent toute implication dans les vols, comme ils ne reconnaissent pas le blanchiment d’argent. Pourtant, là encore, les éléments découverts sont plus que troublants. Notamment des dépôts bancaires réguliers d’importantes sommes en numéraire, la vente de bijoux en or sans en justifier la provenance, un pourboire de 100 euros donné à un musicien, l’achat de montres de luxe, d’une bouteille de Don Perignon pour un repas familial ou encore d’une Audi A6, alors qu’ils n’ont pas d’emploi ou de revenu pour l’un et qu’il bénéficie des allocations familiales pour le second, père de cinq enfants.
Malgré les éléments contre eux, père et fils nient
À l’issue d’un réquisitoire de 33 minutes, le ministère public a requis, à l’encontre des deux prévenus une peine principale d’emprisonnement de trois ans, avec maintien en détention et interdiction de paraître en Haute-Loire durant une période de trois ans.Affichant une certaine confiance dans la défense de ses clients, Me Ronald Gallo affirmait que ce dossier « désordonné » était fondé sur « des apparences » : « On fait un prix de gros, alors que pour l’un de mes clients il n’y a rien dans le dossier ».Bruno Stojanovic a été relaxé pour les vols de Blavozy et de Saint-Germain-Laprade, les éléments étant jugés trop faibles pour permettre de le rattacher à ces affaires, selon le tribunal. Avec son fils, Patrick Stojanovic, ils sont également relaxés pour la tentative de cambriolage commise à Yssingeaux. En revanche, ils sont condamnés pour le surplus à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention.
Cédric Dedieu