Une nouvelle cible pour Nicolas Maduro. Le président vénézuélien a appelé ce lundi 6 août au boycott de WhatsApp. Ce dernier l'affirme : des militaires et des responsables locaux défendant sa réélection très controversée auraient ainsi reçu des "menaces" via l'application de messagerie instantanée.
"Dites non à WhatsApp ! Je vais rompre les relations avec WhatsApp, parce que WhatsApp est utilisé pour menacer le Venezuela", a ainsi lancé Nicolas Maduro lors d'un rassemblement dans le centre de Caracas. "Je vais donc supprimer WhatsApp de mon téléphone pour toujours. Petit à petit, je déplacerai mes contacts vers Telegram, vers WeChat", a-t-il poursuivi, en invitant au retrait "volontaire, progressif et radical" de l'application, propriété de l'entreprise américaine Meta.
"À travers WhatsApp, ils menacent la famille militaire vénézuélienne, la famille policière, les leaders de la rue et de la communauté", a poursuivi le président vénézuélien, tandis que dans le même temps, le ministère de la Communication du Venezuela transférait aussitôt le groupe WhatsApp des correspondants étrangers sur la messagerie instantanée Telegram.
Maduro avait par ailleurs dénoncé la veille que les réseaux sociaux étaient utilisés pour promouvoir la "division" et la "haine" entre les Vénézuéliens et avait pointé directement Instagram et TikTok. "J'accuse Instagram d'être responsable de l'installation de la haine pour diviser les Vénézuéliens, pour chercher un massacre et une division du Venezuela, pour amener le fascisme au Venezuela", a-t-il dit. Sans oublier évidemment sa violente passe d'armes avec Elon Musk, le patron du réseau social X (ex-Twitter).
La tension ne redescend toujours pas au Venezuela, où l'opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, a appelé ce lundi l'armée, pilier du pouvoir, à se ranger "du côté du peuple" dans la crise qui l'oppose à Nicolas Maduro, proclamé vainqueur par le Conseil national électoral (CNE).
"Nous lançons un appel à la conscience des militaires et policiers pour qu'ils se rangent du côté du peuple et de leurs propres familles", ont écrit dans un communiqué commun la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado et le candidat à la présidentielle Edmundo Gonzalez Urrutia. Espérant faire basculer l'armée de leur côté, ils promettent "des garanties à ceux qui accompliront leur devoir constitutionnel" tout en répétant avoir "les preuves irréfutables" de la victoire d'Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé au pied levé comme candidat Maria Corina Machado, déclarée inéligible.
De quoi s'attirer aussitôt des poursuites pénales du parquet pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".