«Dans ce contexte de crises sécuritaire et humanitaire que traverse notre pays, j’ai une pensée particulière à l’endroit des forces de défense et de sécurité (..) engagées sur le front du combat pour un Burkina Faso véritablement souverain», a déclaré ce 5 août Mathias Traoré, secrétaire général du gouvernement burkinabè à l’occasion de la commémoration de l’indépendance du pays.
Le Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, a proclamé son indépendance le 5 août 1960, marquant la fin de la colonisation française du pays. Traoré, cité par Burkina 24, a souhaité, au nom du gouvernement une «bonne commémoration à toutes et à tous», appelant les Burkinabès à accompagner la lutte pour une «indépendance vraie».
Bassolma Bazié, ministre de la Fonction publique, a rappelé à son tour que cette commémoration intervient dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire, marquée par une guerre qu’il a qualifié de «prédation» sous couvert du terrorisme. « Cette guerre vise à piller les ressources du pays et à entraver sa marche radieuse vers une indépendance véritable», a-t-il déclaré dans un message relayé par leFaso.
Le ministre a exprimé sa solidarité envers les forces armées burkinabès, «qui luttent courageusement sur différents fronts pour la reconquête de l’intégrité territoriale du pays». «La sueur, les larmes et le sang des enfants de la patrie coulent, mais nous triompherons de cette guerre», a-t-il promis.
Le 6 juillet dernier, le capitaine Traoré a annoncé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), avec le Mali et le Niger, fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.
Les relations entre Paris et Ouagadougou se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré, qui a fait de la souveraineté du pays le principe de sa gouvernance, remettant en cause la présence de l’ancien pays colonisateur. Ainsi a-t-il dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France et obtenu le retrait des troupes françaises.
Crise sécuritaire et humanitaire
Le Burkina Faso est, depuis plusieurs années, la proie d'attaques régulières de djihadistes notamment dans le nord et l’est du pays. Cette crise sécuritaire a provoqué plus de 2 millions de déplacés internes et une crise humanitaire d’ampleur selon l’ONU.
La récente dégradation de la situation sécuritaire a contraint des dizaines de milliers de personnes de se réfugier au Niger, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Dans un rapport, le 23 juillet, le HCR avait dénoncé les conséquences des attaques meurtrières qui avaient été menées de fin mai à début juin par les «groupes armés non-étatiques», à savoir les djihadistes du JNIM, le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda.
Des groupes armés, tels que l'État islamique dans le Grand Sahara et d'autres groupes similaires, ont intensifié leurs attaques contre les civils, y compris contre les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, s’alarmait l’ONU le 31 mai dernier.
L’ONU se disait alors «gravement préoccupée» par l'augmentation des meurtres de civils.
Le Burkina Faso a d’abord été une ancienne colonie française nommée Haute-Volta créée en 1919 par l’administration coloniale française. En 1932, la Haute-Volta fut démantelée et partagée entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Niger. Elle fut reconstituée dans ses limites territoriales en 1947.
Après être devenue une République au sein de la communauté coloniale française en 1958, la Haute-Volta accède à l'indépendance en 1960, dont la proclamation officielle fut faite le 5 août par Maurice Yaméogo, premier président de la Haute-Volta indépendante.
Le nom Burkina Faso fut adopté le 4 août 1984.