Dans ce quartier de Brive, il y a le bon et le mauvais voisin. Le 1er août 2024, le bon voisin avait mis en fuite deux cambrioleurs qui, vers 22 h 40, avaient tenté de pénétrer dans le pavillon d’un couple de retraités parti en vacances, avant d’appeler la police. Le mauvais voisin, était l’un des deux voleurs, qui habitait dans une rue attenante.
Les deux voleurs mis en fuiteLa police, arrivée rapidement sur place, avait facilement interpellé ce riverain de 48 ans. Ce fut plus compliqué son acolyte de 38 ans, qui n’a pas hésité à sauter pieds nus de jardin en jardin, de traverser des voies ferrées de pénétrer dans la terrasse d’un restaurant pour échapper à la police.
Les fonctionnaires retrouveront sa trace, et l’interpelleront dans un buisson touffu. Ses jambes dépassaient de la végétation.
Si les deux prévenus ont d’abord expliqué aux enquêteurs « jouer avec un chien avant l’arrivée de la police », et avoir pris la fuite à cause de leur « peur de la police », ils ont fini par reconnaître les faits à l’audience de comparution immédiate, ce lundi 5 août.
« On a voulu voler, puis on a changé d’avis par nous-mêmes. J’avais bu et pris des médicaments », assure le plus âgé de deux. « On cherchait des sangles pour les bagages. On devait partir le lendemain en Algérie, on n'en a pas trouvé, alors on a voulu repartir. La police est arrivée à ce moment-là », se défend son acolyte, qui s’est présenté avec le pied blessé et des égratignures sur le crâne, conséquences de sa fuite.
« Le tribunal pris pour des idiots »Une version des faits qui évolue, plus acceptable, mais qui est loin d’avoir convaincu le ministère public. « On a l’impression d’être pris pour des idiots. Ils ont voulu profiter de l’absence des voisins pour faire un cambriolage. Cette histoire de sangles, je n’y crois pas. Ils ont commencé par visiter le camion de la victime avant de tenter de pénétrer dans la maison, jusqu’à ce que les voisins interviennent », a dépeint Émilie Abrantes, procureure de Brive, qui a requis 10 et 8 mois de prison ferme, avec maintien en détention, contre les deux mis en cause.
« Ils ont changé leur version pour reconnaître les faits. Ils ne prennent pas les juges pour des idiots », insiste Me Christelle Heve pour le prévenu de 48 ans. Le tribunal est logiquement entré en voie de condamnation et a suivi les réquisitions du parquet.
Pierre Vignaud