Oumiha et Bennama disputeront leurs finales au stade Roland-Garros, comme Djamili-Dini Aboudou Moindze qui s'était qualifié vendredi en super-lourds (+92 kg).
Premier à s'ouvrir dimanche les portes de la finale dans l'Arena Paris-Nord à Villepinte (Seine-Saint-Denis) où se terminait la première phase, le poids mouche toulousain de 26 ans Billal Bennama a arraché sa place en battant d'extrême justesse l'insaisissable dominicain Yunior Alcantara Reyes.
À égalité après les deux premiers rounds, il a remporté le combat aux points, à l'unanimité des juges, dans l'ultime reprise. Son adversaire pour le titre sera l'Ouzbek Hasanboy Dusmatov, vainqueur à l'unanimité des juges du Capverdien David de Pina.
"C'est énorme", a réagi Bennama après son combat, "ça représente tout pour moi, des années de travail, des hauts, des bas, des déceptions".
Éliminé dès le premier tour à Tokyo, il avait eu deux premiers combats difficiles. Vendredi, il avait sorti le Cubain Alejandro Claro Fiz en quarts de finale au terme d'un combat serré. Il avait précédemment battu l'Américain Roscoe Hill de justesse en huitièmes.
"Team Renaissance"
Billal Bennama tout juste sorti du ring, Sofiane Oumiha y montait pour affronter Wyatt Sanford.
Dans une arène chauffée à blanc, il a laissé le Canadien donner le tempo, préférant une boxe fluide et des petites touches au rapport de force brut. Chacun de ses coups touchant au but a soulevé les vivats du public.
"Je suis en quête de quelque chose de grand", a-t-il déclaré. "La plaie de Tokyo a toujours été là, c'était dramatique pour moi. C'était mon premier combat mondial et je perds au premier tour. Aujourd'hui, je me retrouve en finale des Jeux à Paris, à la maison".
Il affrontera en finale le Cubain Erislandy Alvarez Borges, vainqueur en fin d'après-midi du Géorgien Lasha Guruli dans l'autre demi-finale.
Les combats pour la médaille d'or sont programmés mercredi soir pour Oumiha et jeudi soir pour Bennama sur le court central Philippe-Chatrier de Roland-Garros, qui peut contenir trois fois plus de spectateurs que l'Arena Paris Nord.
Ces résultats permettent à la boxe hexagonale de laver l'affront du zéro médaille aux JO de Tokyo en 2021, sans égaler la moisson de six dont deux en or à Rio en 2016.
"Je suis content parce qu'après Rio, il y a eu un grand mouvement autour de la boxe. C'est retombé un petit peu avec Tokyo et l'élimination des Bleus dont Sofiane. Là, c'est la team Renaissance, ils ont voulu montrer que la boxe n'est pas morte en France", a déclaré l'ancien champion olympique des super-lourds Tony Yoka.
L'équipe de France pouvait espérer une quatrième médaille avec Davina Michel, dernière Française en lice chez les femmes. Mais celle-ci a été battue en quarts par la réfugiée Cindy Ngamba, qui en accédant aux demi-finales garantit à l'équipe olympique des réfugiés la première médaille de son histoire.