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Mal de mer

La culpabilisation a débarqué sur nos côtes. La mer est désormais considérée comme une victime et l’homme lui doit réparation. Condamnés à l’éco-rédemption, nous sommes « tous éboueurs » et « tous migrants ». Opposons à cette propagande les profondeurs de l’art et les finesses de la littérature.


On aura tout eu. Les innombrables alertes « vagues-submersion » envoyées sur nos téléphones portables pendant les épisodes de tempête et le « pas de vagues » d’une météo scolaire décrétée anticyclonique par l’Éducation nationale, malgré les lames de fond qui ruinent l’École. Les cent cinquante ans des plages normandes impressionnistes (chapeaux de gaze, bains de mer et pêcheurs) et les quatre-vingts ans des plages normandes impressionnantes (casquettes du D-Day pour vétérans américains, reconstitution du Débarquement et bottes de pêcheurs pour journalistes parisiens). Les quotas de visiteurs dans les Calanques marseillaises (le surtourisme est une plaie) et l’absence de quotas de migrants en Méditerranée (l’immigration massive est une chance). La mer aura été, cette année, de toutes les aventures et de toutes les métaphores. « Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme » : Charles Baudelaire écrivait déjà pour l’homme libre d’aujourd’hui, celui qui chérit la mer et contemple son âme en participant en famille à des chasses aux microdéchets organisées sur les plages.

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Car il faut chérir la mer. Non pas pour sa puissance évocatrice des lointains, ses joies saisonnières ou son odeur d’horizon, ni pour ce qu’elle représente d’explorations, de découvertes ou de lutte périlleuse contre les éléments, mais parce qu’elle est fragile, qualité ultime de ce qui menace de disparaître. Fini « l’infatigable éternité » des mers de Jules Michelet et de Victor Hugo, « le tas de montagnes en fuite » la « poussée de l’ombre contre l’ombre, [le] cloaque de baves ». La mer est aujourd’hui une victime : surexploitation, surfréquentation, surpêche, surchauffe. Nous lui devons réparation. Fini aussi la mer de Roland, Manu et Lætitia, les aventuriers de Robert Enrico (1967) : l’aventure n’a plus l’étrange légèreté du scaphandre de Joanna Shimkus descendant lentement vers les profondeurs de l’océan sur un air de François de Roubaix ; elle est désormais coincée entre la décharge sauvage de l’hotel resort, l’hélicoptère de secours prévu pour les baignades de l’extrême et les instructions baudelairiennes délivrées par les offices du tourisme de nos stations balnéaires qui suggèrent, lorsqu’il fait gris et que la rando palmée, la marche aquatique ou le plogging (jogging-ramassage de déchets) sont compromis, d’aller à la piscine, de participer à un atelier responsable et de… contempler la mer.

Les brochures de ces offices du tourisme engagés – du Finistère ou de la Côte de Nacre, par exemple – dressent la liste des bons gestes à adopter à la plage, sur le double ton de l’animisme bêtifiant (« Il ne faut pas hésiter à s’intéresser aux algues et à les admirer, en se rappelant tout ce qu’elles nous apportent ») et celui, convivial, du Petit Livre rouge devenu sympatoche à force de faire alterner le « je » infantilisant, le « on » gentiment inclusif, et un « vous » franchement accusateur : « On oublie la crème solaire et on se protège du soleil sous un parasol !» ; « Je ramasse les déchets mais pas les coquillages », car « s’il paraît anodin de ramasser trois coquillages et deux galets, multipliez votre geste par le nombre de vacanciers et imaginez le résultat : un littoral fragilisé. CQFD. » On se croirait dans Docteur Jivago, lorsque Yevgraf surprend son demi-frère Yuri en train de ramasser un peu de bois au cœur de l’hiver moscovite : « Le Parti a raison : un homme qui cherche désespérément un peu de bois de chauffage est émouvant, mais cinq millions d’hommes qui feraient comme lui détruiraient une ville. »

Sermonné sur les déchets (il faut les ramasser, surtout ceux des autres), les coquillages (il ne faut pas les ramasser), les algues (il faut les admirer), les phoques (il ne faut pas les approcher), les dunes (il ne faut pas y écraser les œufs de gravelots), la pêche à pied (il ne faut pêcher que ce que l’on prévoit de manger), les petits rochers (il faut les remettre en place), vous aurez du mal à jouer les Françoise Sagan à la plage, à vous allonger sur le sable, « à en prendre une poignée dans la main, à le laisser s’enfuir de vos doigts en vous disant qu’il s’enfuit comme le temps, que c’est une idée facile et qu’il est agréable, l’été, d’avoir des idées faciles » (Bonjour tristesse). Surtout si vous emmenez avec vous vos enfants ou petits-enfants. Car si ces derniers n’ont certainement pas lu Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo à l’école, ils auront en revanche beaucoup « travaillé sur la mer » avec leurs enseignants et pourront vous raconter leur premier chapitre d’histoire en classe de quatrième : 30 pages consacrées à la traite négrière au XVIIIe siècle et aux vilaines bourgeoisies marchandes de la côte atlantique. Ils pourront également vous dire – s’ils ont bien suivi le cours de géographie – que l’on vit tous dans « un monde de migrants » et qu’il n’y a pas franchement de différence entre le programme Erasmus (alias cette internationale de la glandouille universitaire), défini par la fine casuistique scolaire comme une « migration transnationale choisie » (sic), et le migrant clandestin qui traverse la Méditerranée. S’ils ont été bons élèves, ils vous citeront de mémoire le témoignage d’Asad, qui ouvre les chapitres « Comprendre comment les migrations participent au développement » et « Le migrant dans l’art contemporain », témoignage qui se termine sur une note positive de nature à réjouir la papauté et le compagnonnage de la théologie de la libération : « Mais comme en Italie, ils ne voulaient pas de moi, j’ai décidé de tenter ma chance en France. Après plusieurs tentatives, j’ai fini par réussir à passer la frontière et suis arrivé à Paris » (Hachette éducation,2021). Il est agréable, pour les plus jeunes aussi, d’avoir des idées faciles : l’école est là pour cela.

Heureusement, il y aura, cet été encore, les petites plages du coin, ces parcelles de sable, de mer et de ciel qui échappent à la double injonction du « tous éboueurs » et du « tous migrants ». Des coins d’été restés propres sans le soutien pédagogique de l’office du tourisme et qui figurent peut-être sur l’une des Cartes marines (2023) de Marine Le Breton. À la confluence de la cartographie, de l’art et de la littérature, cette poésie du littoral faite de traits de côte, de hachures et de points de broderie graphique nous emmène de la baie de la Canche (Côte d’Opale) à la baie de Roquebrune (Côte d’Azur). Nos petits coins de paradis doivent s’y trouver, entre deux hachures et une phrase de Pierre Loti.

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Il y aura aussi les expositions, à deux pas de la mer. Certaines, légères comme les tenues balnéaires exposées au musée de la Mode de Marseille (Château Borély) : une histoire du maillot de bain depuis les années 1940, ou comment la presque nudité hésite, à la plage, entre démocratisation et sophistication. À Avranches (Manche), petite ville promontoire sur la vallée de la Sée et la baie du Mont-Saint-Michel, la rétrospective du peintre néoréaliste et sensualiste Albert Bergevin (1887-1974) donne à voir la plage de Saint-Jean-le-Thomas sous toutes ses coutures : parasols, cabines de plage, bains de mer, petites barques et ciels bleu-gris sous une lumière de la baie qui baigne les complicités familiales. Quant à l’exposition « Icônes » consacrée à Robert Capaaux Franciscaines de Deauville, elle est l’occasion de voir et revoir les célèbres images du Débarquement prises par le photographe de Life – 11 photos sauvées sur 106. L’occasion aussi de repenser, face à ces clichés qui ont saisi la peur, le courage et la mort de si près, au sens de cette « émotion » continuellement brandie comme un blanc-seing collectif et un passeport du vivre-ensemble. Pays du « on doit se souvenir » et du « on ne peut pas oublier » ; pays schizophrène qui enseigne dans ses écoles que notre histoire est notre croix mais qui, le jour des festivités mémorielles, fait du passé notre salut ! Pays où l’on apprend La Marseillaise en langage des signes dans des classes où aucun enfant n’est sourd-muet, mais qui fait résonner Le Chant des partisans à Omaha Beach, le temps d’une cérémonie. Pays des discours-fleuves de nos dirigeants, discours qui ne veulent rien dire (que veut dire « regarder [une] ville détruite avec tristesse et lucidité » ?) et se sont substitués, par la force de la chronologie, à l’expérience. Pays, enfin, des Jeux-olympiques-et-paralympiques, du care disert et de l’hystérie compassionnelle, fier d’afficher dans Paris la photo d’un fauteuil roulant design (exposition « Match : design et sport » au musée du Luxembourg), mais qui se tait lorsque les vétérans du D-Day, du haut de leur siècle d’existence, face à la Manche dans laquelle ils ont jeté leur jeunesse il y a quatre-vingts ans, tiennent tous à se lever pour recevoir la Légion d’honneur.

Oui, Baudelaire voyait juste. La mer est notre miroir et à défaut d’y contempler notre âme, nous y voyons les mois écoulés. C’est là sans doute la moins facile des idées, la plus douloureuse aussi, car c’est tout de même l’été.


À lire

Marine Le Breton, Cartes marines : poésie du littoral français en 130 cartes, EPA, 2023.

À voir 

« Robert Capa : icônes », Deauville, Les Franciscaines. Jusqu’au 13 octobre 2024.

« Le Grand Bain, ou comment bien se (dé)vêtir au soleil », Marseille, Château Borély, musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode. Jusqu’au 5 janvier 2025.

« Albert Bergevin : regards sensibles », Avranches. Jusqu’au 8 mars 2025.

Ou pas…

« Match : design et sport, une histoire tournée vers le futur », musée du Luxembourg. Jusqu’au 11 août 2024.

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