CHÉNÉRAILLES. Le petit étang de la forêt a 50 ans. En 1972, le maire Michel Balandier et son conseil municipal décident de développer le tourisme en direction de la forêt de Chénérailles. Le maire nomme ironiquement cette initiative « La ruée vers l’ouest ».
La même année, au cours de l’été, de jeunes étudiants bénévoles du groupe international Concordia (délégués par le Tonton Charles Chareille du Moulin de Piot) dégagent en forêt un ancien chemin perdu sous les fougères et les ronces. Il s’agit d’une longue portion qui, partant de l’Eau Bonne, traverse le petit bois dit de La Côte (en raison d’une pente vertigineuse), traverse la chaussée d’un petit étang de la propriété de Peyrusse, pénètre en forêt de Chénérailles sous plus d’un kilomètre d’ombrages, pour aboutir en dessous du tennis, face à l’actuel petit étang.
Cette même année se manifeste un phénomène de mode qui consiste à creuser de nombreux étangs en prévision d’éventuelles sécheresses. Pierrot Dubois et Camille Besson dégagent à grand renfort de tronçonneuses et de tracteurs cette zone humide. Les bulldozer et scraper de l’entreprise Bourdier de Mainsat se chargent de creuser et d’établir une digue, tout en prenant le soin d’aménager une petite île au milieu de laquelle trône un grand sapin disparu aujourd’hui depuis déjà longtemps. Toutefois, l’étang n’arrive pas à se remplir.
L’été suivant, les jeunes de Concordia, aidés par Pierrot Dubois, sont de retour pour débroussailler une longue ligne droite, afin qu’une pelleteuse enfouisse des tuyaux acheminant de l’eau depuis des sources en amont. Cette eau aboutit à une petite fontaine créée par Marcel Nito et Claude Del Puppo.
Enfin, c’est au cours de l’hiver 1974 que le petit étang se remplit, pour le bonheur de nombreux pêcheurs. Plus tard, un brise-vagues en béton est installé, détruit puis renforcé aujourd’hui par des blocs de granit.
Ainsi va la vie du petit étang de la forêt et de ses aménagements touristiques, havre de paix dans son écrin de verdure d’où émerge une allée de sapins séculaires.