"C'est une claque, une énorme claque", a livré Sara Balzer. "Franchement, on était vraiment venues ici pour chercher l'or par équipes. Ça fait trois ans qu'on fait finale à tous les championnats. Faire quatrième, on ne l'avait jamais fait, donc c'est une première. Ça fait chier que ce soit ici."
C'était un or refuge dans les objectifs affichés de l'escrime française de huit médailles dont quatre du plus beau métal. Il n'y aura rien. Avec seulement une ultime épreuve à disputer dans ces Jeux, le fleuret par équipes dimanche, l'ambition chiffrée est hors d'atteinte.
Avec au mieux une septième médaille, les escrimeurs français pourraient encore égaler le record des moissons historiques de 1992 et 1996.
Samedi, la réédition de l'exploit d'Atlanta de la "Guêpe" Laura Flessel et de Valérie Barlois, titrées par équipes à l'épée en 1996 après leur finale franco-française, a paru bien loin.
Gonflées de ses médaillées d'or et d'argent en individuel, comptant les N.1 et 2 au classement mondial, les sabreuses visaient l'or dont les Russes, absentes à Paris, les avaient privées à Tokyo en finale il y a trois ans.
"Le fait qu'on ait fait un et deux, ça ne nous a pas spécialement pesé", estime la médaillée d'or Manon Apithy-Brunet. "Le statut de favori dans l'épreuve par équipes, peut-être, peut-être pas. On savait qu'on pouvait le faire, on savait que ça serait dur. Mais on s'était préparées."
Les mines des sabreuses après leurs moulinets impuissants face aux Sud-Coréennes en demie disaient leur désillusion dans ces Jeux à la maison. Excepté Sarah Noutcha, au moment de son entrée lors de la deuxième rotation, aucune des sabreuses françaises n'a remporté son relais.
Leurs adversaires, médaillées de bronze aux précédents JO et Mondiaux, ont semblé hors de portée, cinq jours après la première finale franco-française d'escrime depuis vingt-huit ans.
Les deux actrices de celle-ci, Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer, se sont emmêlé les lames samedi en demie. Puis dans le match pour le bronze, c'est la jeune Sarah Noutcha, entrée qui a gribouillé avec son sabre. La tireuse de 24 ans, découvrant les Jeux et n'ayant pas participé à l'épreuve individuelle en sa qualité de remplaçante, avait pourtant réalisé une entrée convaincante en demie à la place de Cécilia Berder.
"Vous l'avez tous ressenti, il y a quand même une fébrilité assez constante. Même quand on a mené, on sentait qu'il y avait de la retenue", a constaté l'entraineur national du sabre féminin Mathieu Gourdain.
L'amie de Sara Balzer a subi un 6-0 laissant cinq longueurs de retard (35-30) à ses partenaires avant les deux ultimes relais, lançant le Japon vers sa toute première médaille olympique en sabre, toutes épreuves confondues.