C'est un front qui ne dit pas son nom. Depuis le début du conflit entre le Hamas et Tsahal à Gaza, la Cisjordanie est également le théâtre d'affrontements épisodiques entre l'armée israélienne et plusieurs brigades palestiniennes. Dans la matinée du 3 août, Tsahal a lancé un raid sur la ville de Tulkarem, faisant cinq morts.
«Cinq jeunes hommes ont été martyrisés ce samedi matin, à la suite du bombardement par un drone de l'occupation d'un véhicule dans lequel ils voyageaient sur la route Zeta-Atil, au nord de Tulkarem», a indiqué l'agence de presse palestinienne Wafa. Toujours selon la même source, le drone israélien aurait utilisé deux missiles pour cibler la voiture. Dans un bref communiqué, Tsahal a annoncé avoir «frappé un véhicule et une cellule terroriste».
Les forces israéliennes ont été de surcroît dépêchées sur la zone de cette frappe. Wafa a rapporté que Tsahal a également mobilisé «quatre bulldozers militaires», ainsi que des drones de reconnaissance dans la ville. Après la frappe, une grève générale et une journée de deuil pour les morts ont été déclarées à Tulkarem.
Ce n'est pas la première fois que la ville de Tulkarem, dans le nord-ouest de la Cisjordanie, est prise pour cible par des raids de l'armée israélienne. Peuplée d'environ 60 000 habitants, cette localité accueille également deux camps de réfugiés, notamment celui de Nur Shams.
Fin juillet, les forces armées israéliennes ont déclaré avoir tué dans une frappe de drone à Tulkarem un commandant des Brigades al-Qassam (branche armée du Hamas), accusé par Tel-Aviv de fabriquer des armes, de cacher des explosifs destinés à attaquer des soldats israéliens et de recruter de nouveaux membres. Quelques semaines plus tôt, fin juin, un commandant du Jihad islamique palestinien était également tué par un drone israélien dans le camp de Nur Shams.
Le Hamas et le Jihad islamique disposent de plusieurs cellules en Cisjordanie et jouissent d'une popularité grandissante, au détriment de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Le 2 août, L'Orient-Le Jour soulignait que 22% des Palestiniens tués en Cisjordanie – soit 124 personnes – l’avaient été dans le gouvernorat de Tulkarem.
Selon les autorités palestiniennes, plus de 565 Palestiniens ont été tués par l'armée ou des colons israéliens depuis le 7 octobre en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Au moins 15 Israéliens ont été tués dans des attaques, dont des soldats, dans ce même territoire et au cours de la même période, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.