«Erdogan transforme la Turquie en dictature simplement en raison de son soutien aux meurtriers et aux violeurs du Hamas, contre la position du monde libre tout entier», a lancé le 2 août sur la plateforme X (ex-Twitter) le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.
S'en prenant ouvertement au chef d'État turc, le chef de la diplomatie israélienne a notamment pointé du doigt la fermeture d'Instagram en Turquie. La Turquie a en effet bloqué l'accès au réseau social, sans toutefois donner de raison officielle. Or, le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun avait vivement critiqué la plateforme le 31 juillet, affirmant qu'elle «empêche les gens de publier des messages de condoléances pour le martyre d'Haniyeh», chef du Hamas tué à Téhéran. «Il s’agit d’une tentative de censure très claire et évidente», avait dénoncé Fahrettin Altun sur X.
Israël Katz a également évoqué le fait que la Turquie «coupe les retransmissions sportives parce qu'un athlète israélien a battu un athlète turc» et «menace d'envahir un pays démocratique avec lequel la Turquie n'a pas de conflit militaire».
Fin juillet, le chef d'État turc avait ouvertement menacé d'intervenir militairement en Israël et déclaré qu'une Turquie «très forte» en matière d’industrie de la défense, empêcherait les attaques brutales d’Israël contre les Palestiniens. «Tout comme nous sommes entrés au Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pouvons leur faire la même chose», avait-il prévenu dans un discours le 27 juillet depuis sa ville natale de la province de Rize.
Le chef de la diplomatie israélienne a de surcroît déploré le fait que la Turquie «coupe les relations commerciales» avec l'État hébreu. Une décision qui avait été prise le 2 mai dernier. Dans un communiqué publié sur X, le ministère turc du Commerce avait annoncé mettre fin à tous ses échanges commerciaux avec Israël, en raison de «l'aggravation de la tragédie humanitaire» dans les territoires palestiniens.
Dans un autre message, Israël Katz a réagi à la mise en berne du drapeau turc à l'ambassade à Tel-Aviv pendant les funérailles d'Ismaël Haniyeh, annonçant qu’il allait faire convoquer pour «une réprimande sévère» l'ambassadeur adjoint de Turquie encore présent sur le territoire israélien.
«L’État d’Israël ne tolérera pas les expressions de deuil pour un meurtrier comme Ismaël Haniyeh, qui a conduit le Hamas à commettre les atrocités du 7 octobre et a prié avec ses associés, souhaitant succès aux meurtriers tout en regardant les images horribles à la télévision», a-t-il déclaré sur le réseau social américain. Israël Katz a appelé les représentants de l'ambassade de Turquie à «se rendre en Turquie et pleurer aux côtés de leur maître, Erdogan, qui soutient l’organisation terroriste Hamas».
Après avoir appris la nouvelle de la mort d'Ismaël Haniyeh à Téhéran, Recep Tayyip Erdogan avait condamné «l'assassinat perfide» de son «frère». Le chef d'État turc avait également annoncé une journée de deuil national le 2 août «afin de montrer notre soutien à la cause palestinienne et notre solidarité avec nos frères palestiniens».
Depuis le début du conflit opposant le Hamas à l'armée israélienne, le président turc a pris fait et cause pour le mouvement palestinien.