Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, dans une déclaration passionnée, remet en question l'approche de la France concernant la reconnaissance tardive des tirailleurs africains exécutés à Thiaroye en 1944. Cette prise de position marque un tournant dans les relations franco-sénégalaises, illustrant une volonté de réécrire l'histoire coloniale d'un point de vue africain. La décision de la France d'accorder le statut de "Morts pour la France" à six soldats africains, 80 ans après les faits, soulève des questions sur la sincérité et l'exhaustivité de cette reconnaissance.
La Remise en Question de l'Histoire Coloniale
La déclaration d'Ousmane Sonko souligne la nécessité de réévaluer l'histoire coloniale. Il remet en question le droit de la France à déterminer unilatéralement les détails et l'étendue de cette reconnaissance tardive. Cette position reflète un désir croissant en Afrique de reprendre le contrôle du récit historique, remettant en cause les versions longtemps dominées par les anciennes puissances coloniales.
La Souveraineté dans la Narration Historique
La déclaration de Sonko met en lumière un aspect crucial de la souveraineté : le droit de raconter sa propre histoire. En affirmant que la France ne peut plus "ni faire ni conter seule ce bout d'histoire tragique", il revendique le droit du Sénégal et de l'Afrique à définir leur propre narrative historique. Cette position reflète une volonté de s'émanciper des interprétations historiques imposées par les anciennes puissances coloniales.
La Reconnaissance et ses Limites
La reconnaissance par la France de six tirailleurs comme "Morts pour la France" est perçue comme insuffisante par Ousmane Sonko. Il souligne les limites de cette démarche, arguant qu'elle ne reflète pas l'ampleur réelle du massacre de Thiaroye. Cette critique met en lumière le fossé entre les gestes symboliques et les attentes de reconnaissance complète et de justice historique exprimées par les nations africaines.
L'Impact sur les Relations Franco-Sénégalaises
La déclaration d'Ousmane Sonko marque un tournant potentiel dans les relations franco-sénégalaises. En remettant en question l'approche unilatérale de la France, il ouvre la voie à un dialogue plus équilibré sur l'histoire partagée. Cette position forte pourrait conduire à une réévaluation des relations diplomatiques, économiques et culturelles entre les deux pays, poussant vers une dynamique plus égalitaire et respectueuse des perspectives africaines.
La Commémoration du 80e Anniversaire
Le 80e anniversaire du massacre de Thiaroye en 2024 s'annonce comme un moment crucial pour le Sénégal. Ousmane Sonko suggère que cet événement sera l'occasion de "donner un nouveau sens à ce douloureux souvenir". Cette commémoration pourrait être l'occasion de réaffirmer la souveraineté sénégalaise dans l'interprétation de son histoire, tout en invitant à une réflexion plus large sur l'héritage colonial et ses implications contemporaines.
Les Implications pour l'Afrique
La position ferme du Sénégal sur la question de Thiaroye pourrait avoir des répercussions dans toute l'Afrique. Elle encourage d'autres nations à réexaminer leur histoire coloniale et à revendiquer leur droit à la narrer. Cette approche pourrait renforcer la solidarité panafricaine, stimuler des demandes de justice historique et de réparations, et promouvoir une éducation décolonisée. De plus, elle pourrait influencer la manière dont les pays africains interagissent diplomatiquement avec leurs anciens colonisateurs.
Vers une Nouvelle Ère de Relations Internationales
La déclaration d'Ousmane Sonko sur Thiaroye symbolise un changement de paradigme dans les relations internationales. Elle appelle à une nouvelle ère où les nations africaines ne sont plus de simples récipiendaires de reconnaissance, mais des acteurs égaux dans la construction de la mémoire historique et des relations diplomatiques. Cette approche pourrait conduire à des dialogues plus équilibrés sur l'histoire coloniale, à des demandes de réparations plus substantielles, et à une redéfinition des partenariats internationaux basés sur le respect mutuel et l'égalité.
Le discours d'Ousmane Sonko, Président de Pastef-Les-Patriotes, sur l'histoire tragique de Thiaroye en 1944, souligne une prise de conscience essentielle dans le contexte des relations franco-sénégalaises. Il évoque la nécessité d'une reconnaissance authentique des sacrifices faits par les tirailleurs africains. Cette approche passionnée et critique demande une reconsidération des méthodes de la France, qui vieillissent et ne correspondent plus aux réalités d'aujourd'hui. Attribuer le titre "morts pour la France" lors d'une reconnaissance posthume est une mesure insuffisante face à la gravité des événements de 1944. Cette décision soulève des questions sur la manière dont la France gère son passé colonial et les atrocités qui l'accompagnent. Les autorités sénégalaises doivent exiger un dialogue éclairé qui reconnaisse non seulement le sacrifice, mais aussi les injustices subies. C’est la moindre des choses : la reconnaissance des Tirailleurs Africains.
Il est vital pour le Sénégal de se réapproprier sa propre histoire, loin des interprétations unilatérales. Le 80e anniversaire de Thiaroye offre l'opportunité de redéfinir le discours autour de cet événement tragique. Les nouvelles générations doivent être élevées dans une compréhension critique de leur histoire pour forger une identité forte. Une nouvelle approche historique est indispensable. Certaines réactions en France et au Sénégal, voient d'un bon oeil cette reconnaissance, perçue comme un pas vers la réconciliation. Malgré cela, de nombreux citoyens critiquent le fait que cela fasse partie d’une tentative de masquer les injustices historiques. Les autorités sénégalaises, sous l'impulsion de Sonko, exigent désormais un changement de paradigme et d'attitude dans ce dialogue.
L'étude approfondie des archives et des récits de l'époque est essentielle pour écrire une histoire inclusive et équilibrée. Les commémorations doivent aller au-delà d'un simple passage en revue des événements, incorporant des voies authentiques dans le récit national. Il est crucial d'impliquer les jeunes et les organisations dans la lutte pour la mémoire et la vérité. Les citoyens doivent exiger un changement non seulement de la narration, mais aussi de la politique des réparations. Il est impératif d'enseigner l'histoire réelle aux nouvelles générations pour éviter la répétition des erreurs du passé. C’est un appel à l’action.
La réappropriation de l’histoire s'accompagne d'une affirmation de notre identité culturelle. Les discussions sur les réparations doivent passer de la simple reconnaissance à des actions tangibles. Un partenariat plus équitable entre l'Afrique et la France est nécessaire pour avancer ensemble. Une vision d’un Avenir Souverain est plus nécessaire. La mémoire collective est cruciale pour l'unité et la solidarité africaine. Les leaders doivent prendre leurs responsabilités et ne pas laisser l'histoire se répéter. L’avenir doit être construit sur des bases solides qui célèbrent les contributions et les sacrifices de tous. Notre histoire est à réécrire car jusqu’à présent elle est racontée par les « vainqueurs »
Mr Dénango Anta
Citoyen Sénégalais en France
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