Le parquet a relevé que certains CRS "munis de leur matraque et de leur bouclier" avaient frappé "à plusieurs reprises les manifestants non hostiles" qui s'étaient "réfugiés" dans le restaurant Burger King lors de l'acte III des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018, d'après le réquisitoire définitif consulté par l'AFP.
Ces manifestants violentés "se trouvaient au sol" ou "tentaient de sortir les mains en l'air", a souligné le ministère public, qui a ouvert une information judiciaire en mai 2019.
Le ministère public a requis un procès devant le tribunal correctionnel pour violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique. Les violences imputées à six d'entre eux ont notamment entraîné une incapacité totale de travail (ITT) inférieure ou égale à huit jours chez les parties civiles.
Leur avocat, Laurent-Franck Lienard, n'a pu être joint dans l'immédiat.
Les investigations, confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ont permis le décryptage de nombreuses vidéos, notamment de vidéo-surveillance du restaurant.
Il revient désormais à la juge d'instruction de trancher sur la tenue d'un procès ou non.
A l'époque des faits, "les violences policières n'existaient pas pour Emmanuel Macron", a taclé Arié Alimi, avocat de deux manifestants blessés. "Il est désormais probable que neuf CRS soient renvoyés devant le tribunal", s'est-il félicité.
L'avocat, qui représente de nombreuses parties civiles dans des dossiers d'accusations de violences policières, a prédit que "la multitude de procédures à venir permettra à la population de prendre conscience du drame vécu par toutes les victimes".
Tout au long de l'enquête, les suspects et leur commandant, qui échappe lui aux poursuites car placé sous le statut de témoin assisté, ont présenté leur intervention comme indissociable du chaos de l'acte III des "gilets jaunes", avec notamment à Paris des violences ou encore d'importantes dégradations à l'Arc de Triomphe.