Seule équipe à avoir gagné ses deux premiers matches dans le groupe C après un succès contre la Serbie (110-84), "Team USA" a déjà son billet pour la deuxième semaine à Paris en poche, avant même d'affronter Porto Rico samedi (17h15).
Ce match n'a pas donné lieu à la démonstration américaine qu'on aurait pu prédire avant l'entre-deux contre une équipe sud-soudanaise qui avait déjà poussé les joueurs de Steve Kerr dans leurs retranchements en préparation (101-100) à Londres.
Cela s'explique d'abord par la belle opposition de la nation d'Afrique de l'Est, qui dispute ses premiers Jeux olympiques et constitue une respiration pour ce pays déchiré par des conflits ethniques.
Mais les Sud-Soudanais ont aussi profité du fait que l'entraîneur principal Steve Kerr a semblé utiliser ce match face à un adversaire plus faible pour essayer plusieurs cinq différents et donner du temps de jeu à d'autres joueurs.
Tous sont mus par la même volonté, selon le général en chef LeBron James: "La question n'est pas de savoir qui débute, ni même qui finit, c'est ce qu'il se passe quand un joueur est sur le parquet. Il faut jouer à un haut niveau quand on a des minutes."
Embiid sifflé et sur le banc
C'est ainsi que Jayson Tatum, qui n'avait pas joué la moindre minute, a commencé la rencontre et que Tyrese Haliburton a lui aussi bénéficié de temps de jeu.
À l'inverse, le pivot Joel Embiid d'origine camerounaise mais naturalisé américain pour le rendez-vous olympique, n'a pas joué.
Un ton en-dessous de ses coéquipiers durant la préparation et face aux Serbes, il est resté en survêtement toute la soirée, mais cela ne l'a pas empêché de se faire remarquer: conspué dès son apparition par le public français qui lui reproche d'avoir fait volte-face après avoir initialement émis le souhait de jouer pour les Bleus, l'intérieur en a alors ironiquement demandé plus en levant les bras, sourire aux lèvres.
Puis il a passé le reste de la soirée les mains dans les poches de son survêtement, même pendant l'hymne du Soudan du Sud, instant pourtant solennel.
Sur le parquet, "Team USA" a parfois assuré un "show" à l'américaine, parfois perdu des ballons (quinze). Son principal axe de progression selon Kevin Durant: "Une fois qu'on réussira à tenir le ballon, on trouvera des tirs, et on va être dur à battre."
Sur un plan individuel, Stephen Curry se cherche toujours (seulement trois points à 1/9), sans que cela l'inquiète outre-mesure: "C'est toujours contrariant, bien sûr, on veut rentrer nos tirs, mais ça ne doit pas nous empêcher de faire toutes les autres choses qui permettent de gagner un match. (...) C'est ce que je fais"
Cette nouvelle "Dream Team" est toujours en rodage, et c'est bien le plus effrayant.