L'épreuve masculine de triathlon, qui devait avoir lieu ce 30 juillet dans la Seine, a été reportée encore une fois en raison de la pollution du fleuve. Les autorités françaises ont pourtant investi 1,4 milliard d'euros pour la rendre baignable.
L'épreuve masculine du triathlon, prévue dans la Seine ce 30 juillet, a été reportée au lendemain pour «raisons sanitaires» . L’eau du fleuve est en effet encore trop polluée. Le pari, risqué dès l’origine, de faire nager les athlètes dans celle-ci semble de plus en plus compromis.
Ce report de l’épreuve, après celui de deux séances d’entraînement, n’annonce rien de bon, alors que l’épreuve de natation en eau libre doit aussi se tenir dans la Seine la semaine prochaine.
L’organisation World Triathlon et le Comité d’organisation olympique, dans un communiqué conjoint ce 30 juillet, ont donc expliqué que les fortes pluies tombées les 26 et 27 juillet derniers sur la capitale, équivalant à 15 jours de précipitations d’un mois de juillet, ont dégradé la qualité de l'eau.
Encore faudra-t-il que les prochains tests «correspondent aux standards de seuil de baignabilité ». En cas d’insuffisance, l’épreuve pourrait être reportée au vendredi 2 août. Et si la pollution reste forte, alors le triathlon olympique se verrait transformé en… duathlon. Une solution synonyme d’échec patent pour les autorités, notamment pour la mairie de Paris.
Cette hypothèse semble d’ailleurs probable, alors que Météo France annonce des orages pour le soir du 31 juillet. De nouvelles précipitations risqueraient de dégrader encore la qualité de l’eau fluviale.
«Il y a forcément un petit peu de colère et beaucoup de déception », a déclaré le directeur technique de la Fédération française de triathlon Benjamin Maze sur FranceInfo. Celui-ci espère encore voir l’épreuve mercredi.
En cas de précipitations intenses, de l'eau non traitée peut être rejetée dans le fleuve. En conséquence, le taux de bactéries E.Coli et entérocoques augmente, malgré les ouvrages de rétention construits avant les Jeux pour empêcher ce phénomène et un investissement de 1,4 milliard d’euros de l’État et des collectivités territoriales pour rendre le fleuve baignable. Un gigantesque bassin de rétention pouvant recevoir jusqu'à 50.000 m3 d'eaux usées a en effet été bâti pour 100 millions d'euros.
Même des épreuves non aquatiques ont pâti de la mauvaise météo : les épreuves de skateboard hommes, initialement prévues samedi place de la Concorde, ont été décalées à lundi.
