Le Liban retient son souffle. Alors qu'Israël prévoit de répondre à l'attaque imputée au Hezbollah du 27 juillet sur le terrain de football de Majdel Chams ayant tué 12 enfants, Tsahal continue de cibler des positions de la milice chiite au sud-Liban.
Dans un communiqué publié le 30 juillet, Tsahal indique avoir «frappé une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah dans sept zones différentes». Ces opérations ont notamment ciblé un entrepôt d'armes du parti chiite et tué un milicien du mouvement. L'organisation pro-iranienne a en effet annoncé le 30 juillet la mort de l'un de ses combattants, Hassan Hussein Malak.
L'Orient Le Jour rapporte que dans la nuit du 29 au 30 juillet, l'armée israélienne a effectué un raid sur la localité de Maroun el-Ras, mais également sur les localités de Yaroun et de Aïta el Chaaba, dans le sud du Liban. Une attaque israélienne a également provoqué des incendies à Kfar Kila.
Le 29 juillet, un syrien a été tué par une frappe de drone israélien à Kfar Remmane. Les frappes israéliennes de la veille ont également tué deux autres miliciens du Hezbollah.
De son côté, le parti chiite a revendiqué plusieurs opérations contre des positions de l'armée israélienne. L'organisation pro-iranienne a pris pour cible «une position de soldats ennemis à al-Raheb», en face de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), «avec des missiles téléguidés». Le Hezbollah dit avoir pris pour cible la position israélienne d’al-Baghdadi, en face du village libanais de Meis el-Jabal, «à l’aide d’une dizaine de roquettes Katioucha».
Le Hezbollah a commencé à déplacer des missiles à guidage de précision pour qu'ils soient prêts à être utilisés si nécessaire, alors qu'Israël menace de lancer une attaque contre le Liban à la suite de la frappe sur Majdel Chams le 27 juillet, a rapporté l'agence de presse AP.
Un responsable du parti chiite a déclaré à l'agence que la position du Hezbollah n'avait pas changé et qu'il ne voulait pas d'une guerre totale avec Israël, mais que si une guerre éclatait, il se battrait «sans limites». Selon ce cadre, le Hezbollah avait commencé dimanche à déplacer certains de ses «missiles intelligents à guidage de précision» pour les utiliser en cas de besoin.
Le Hezbollah a démenti toute responsabilité dans la frappe sur Majdel Chams, mais l'armée israélienne affirme que la roquette a été lancée depuis la région de Chebaa, au Liban-Sud, contrôlée par le Hezbollah.
D'ailleurs, un article de L'Orient Le Jour a scénarisé les différentes options qui se présentaient à l'Etat hébreu pour frapper le Hezbollah. La frappe israélienne pourrait soit cibler la banlieue sud de Beyrouth, véritable fief du parti chiite. Or cette éventualité reste risquée compte tenu de la densité de population dans cette zone. L'opération de Tsahal pourrait également ressembler à la frappe du 2 janvier dernier qui avait permis d'assassiner un cadre du Hamas en plein cœur de la capitale libanaise. Les autres options que le quotidien libanais énumère sont un raid sur le Sud-Liban ou dans la Bekaa sur des cibles vitales du parti chiite.
A ce propos, le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib a prévenu qu'en cas de guerre ouverte avec le Hezbollah, le parti chiite ne serait pas seul et pourrait compter sur l'appui des différentes milices iraniennes.