Fouilles, "avancée majeure", suicide d'un suspect... Ce que l'on sait de l'enquête sur la disparition de Lina

Des vastes opérations de recherches du corps de Lina ont débuté ce mardi 30 juillet, quelques jours après qu'un suspect s'est suicidé suite à la saisine de sa voiture par les enquêteurs. Retour sur l'affaire. 

Le 23 septembre 2023, l'adolescente de 15 ans, avait quitté à pied son domicile de Plaine, dans le Bas-Rhin, pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres. Elle devait prendre un train pour de rejoindre son petit ami, Tao, à Strasbourg. Celui-ci, ne la voyant pas arriver, a alerté la mère de Lina. 

Dans les jours suivants, des battues citoyennes ont été réalisées, ainsi que des ratissages de la zone potentielle de disparition, avec plusieurs dizaines de gendarmes mobilisés. La jeune fille reste introuvable. Aucune découverte n'a été faite. Une enquête pour enlèvement et séquestration a été ouverte par les autorités.

Un appel à témoin avait été lancé par le parquet en charge de l’enquête et la police de Schirmeck. Selon les forces de l’ordre, Lina n’avait "aucun problème de famille", n’a "jamais fait ni de fugue, ni de tentative de suicide" et "s’entendait bien avec son copain". 

Après avoir exploré la piste de son petit ami, celle de l'enlèvement s'est rapidement imposée. Les enquêteurs ont mené de nombreuses auditions et fouillé plusieurs véhicules, sans résultat probant. 

Fin mars, six mois après les faits, trois personnes avaient été placées en garde à vue par les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg, avant d’être relâchées faute "d’éléments incriminants". Une piste qui n'a pas abouti avait émergé suite au passage de la mère de Lina dans l’émission "Appel à Témoins", sur M 6, en mai dernier.

Parallèlement à ces investigations, une enquête concernant un viol dénoncé par Lina en 2022, initialement classée sans suite, a été réouverte par le parquet de Strasbourg. 

Après dix mois d'enquêtes, la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi a annoncé vendredi 27 juillet une "avancée majeure" grâce à la détection du "profil génétique" de Lina dans une voiture volée. "L’attention des enquêteurs a été attirée par un véhicule non mentionné jusqu’alors", a expliqué la procureure de Strasbourg dans un communiqué publié vendredi soir.

"L’analyse de la géolocalisation de ce véhicule volé a pu mettre en évidence qu’il se trouvait non loin du point de disparition de la jeune Lina en septembre dernier", a-t-elle expliqué, précisant que "les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances dans lesquelles elle est montée dans ce véhicule". "Cette avancée majeure dans l’enquête devrait permettre de localiser Lina", a estimé la procureure.

Suite à la saisine de son véhicule, le conducteur s’est suicidé, a appris mardi 30 juillet Le Parisien, qui décrit cet homme comme un "voyou local". Il aurait enlevé Lina, qu'il ne connaissait pas, en la croisant sur son chemin, avant de la tuer dans des circonstances qui restent à éclaircir, selon le quotidien.

La gendarmerie nationale procède depuis ce mardi matin à de vastes opérations de fouilles et de recherches du corps de l’adolescente de 15 ans, dans la Vallée de la Bruche. "Je fais toute confiance à l'équipe de la section de recherches" de la gendarmerie, a déclaré mardi à l'AFP Maître Matthieu Airoldi, l'avocat de Fanny Groll, la mère de Lina. "Ma cliente et moi-même attendons, avec inquiétude certes, ce qui va se passer."