Samedi soir, une dispute éclate avec sa copine. Il part chez un ami et s’alcoolise. Beaucoup. Vers 4 h 30, il emprunte sans lui dire la voiture de sa belle-mère, chez qui il réside, et sort faire un tour dans le centre-ville de Clermont-Ferrand.Les policiers le voient débouler de l’avenue Julien, puis prendre la rue Bonnabaud, avant de prendre la direction de la rue Blatin à très vive allure. Les fonctionnaires souhaitent le contrôler. Mais il accélère, une course-poursuite s’engage.
Des armes dans la voitureLe fuyard prend tous les risques. Il brûle un feu. Puis un second en doublant les voitures qui attendent qu’il passe au vert. Arrivé rue Gabriel-Peri, il s’encastre finalement dans un véhicule en stationnement. Fin de la course.Il circulait sans permis. Il ne l’a d’ailleurs jamais eu. "J’avais eu une aide pour le passer, mais j’ai été incarcéré en cours de route", explique le Puydômois. "S’il ne s’est pas arrêté, ce n’est pas parce qu’il n’avait pas de permis, mais parce que sa compagne est enceinte et qu’il avait peur de retourner en prison", explique son avocate, Me Solène Lambert.En prime, il roulait avec 1,38 g d’alcool dans le sang. "C’est complètement idiot ce que j’ai fait", indique le prévenu qui ne conteste pas les faits.Dans le véhicule, un poing américain, une gazeuse, une batte de baseball et un couteau ont été saisis. Il affirme que cela appartient à sa belle-mère. "Elle avait caché ça dans la voiture car elle sait que j’avais de gros soucis avec son ex-compagnon et elle avait peur que je m’en serve.""Son problème, c’est qu’il commence à être un peu trop connu de ce tribunal", constate Fabienne Cancelier au parquet.
Car le prévenu n’en est pas à son coup d’essai. En effet, il a déjà été condamné à de multiples reprises, pour, notamment, des conduites sans permis, des ports d’armes ou bien encore pour outrages. Il a déjà effectué six années en prison en cumulé.Le jeune homme, alcoolique, fils d’alcooliques, doit porter un lourd, très lourd fardeau familial. Il a été placé dès l’âge de trois mois pendant dix ans. Avant de retrouver le domicile familial, puis d’être à nouveau placé en foyer, puis en centre d’éducation renforcé. Son père est décédé lorsqu’il avait 16 ans, tandis que sa mère est incarcérée pour "récidive de meurtre". "Malgré ça, il essaye de s’en sortir", plaide Me Lambert.Le tribunal le relaxe pour le port d'armes. Il est condamné à trois mois de prison pour le refus d'obtempérer et à douze mois, dont six avec sursis probatoire, pour les autres délits. Soit neuf mois ferme en tout. Il devra enfin s'acquitter de 90 € d'amende.
Julien Moreau