Surclassées (15-6) samedi par l'Espagne pour leur entrée en lice, les Françaises ont fait un grand pas vers les quarts de finale, promis aux quatre premiers de chacune des deux poules de cinq.
Dans un Centre aquatique olympique (5.000 places) de Saint-Denis en fusion, le public français poussant son équipe vers un succès historique.
"Jamais dans le water-polo français, on n'a vu ça", a commenté la pointe (pivot) Aurélie Battu, peu habituée à évoluer devant des foules tant la discipline reste confidentielle dans l'Hexagone (7.000 licenciés), en particulier chez les femmes.
Outre le public, la gardienne d'origine américaine Mia Rycraw, infranchissable avec 11 arrêts sur 19 tirs italiens, soit 58% de réussite, a fait basculer le match.
Menées d'un but à l'entame du dernier quart-temps (6-7), les Bleues ont alors inscrit trois buts d'affilée pour sceller leur victoire.
"On a vraiment abordé ce match comme une finale des Jeux olympiques", retrace Aurélie Battu. "Dès qu'on a senti qu'on revenait au score, toutes sont sorties d'elles-mêmes."
Certes, les Italiennes, vice-championnes olympiques en 2016, semblent en retrait cette saison, avec une septième place aux Mondiaux de Doha en février.
Mais c'est toujours un monde d'avance sur les Françaises, modestes 13e et qui doivent leur toute première participation au tournoi olympique à leur statut de pays-hôte.
Elles viennent d'effectuer un pas de géant dans leur progression, perceptible depuis l'arrivée de l'entraîneur grec Theodoros Lorantos en mars 2023.
"On a dominé tous les secteurs du match: la natation, la défense, la zone plus (les supériorités numériques, NDLR)", a savouré l'entraîneur.
"Quand tu as confiance en toi, quand tu es bien entraînée (...) sur la condition physique, c'est sûr que tu vas revenir dans le match", a-t-il ajouté, "fier pour les filles".
Seule joueuse de champ à avoir joué l'intégralité de la rencontre, Louise Guillet, qui mettra fin à sa carrière à l'issue des Jeux, était en larmes dans les couloirs du stade nautique.
"On ne réalise pas encore ce qu'il passe. (...) On savait qu'un jour (le travail) allait payer. Je savais que ça allait payer aux JO."
Après trois jours de pause, les Françaises affronteront vendredi (18h30) les tenantes du titre américaines, qu'elles savent au-dessus du lot.
Leur vrai rendez-vous s'appelle désormais la Grèce, dimanche (20h05), pour assurer la qualification, "confirmer" leurs progrès "et avoir un croisement beaucoup plus favorable" en quarts, souligne Aurélie Battu.
