De nombreuses opérations d’entretien impliquent l’utilisation de solvants et de décapants. Tous ces produits sont facilement disponibles en grande surface, à l’exception de l’isopropanol et du MEK, dont la vente est contrôlée.
Toutes les formulations du marché sont soumises à un étiquetage obligatoire, qui détaille les précautions à prendre pour les utiliser et avertit des dangers spécifiques du produit. Pour en savoir plus, nous vous proposons un article dédié à l'étiquetages des produits dangereux,
ici.
Alcool Isopropylique (Isipropanol) : Un produit très polyvalent
Utilisé depuis longtemps par les imprimeurs pour le nettoyage des encres, l’alcool isopropylique est un excellent solvant multi-usage pour dégraisser les surfaces les plus délicates, empreintes digitales sur un écran de multifonction, taches de gras sur un plan de travail ou un vitrage, etc. Il est également utilisé dans le secteur médical pour ses propriétés désinfectantes, dans des gels hydroalcooliques par exemple.
S’agissant d’un alcool et non d’un solvant pétrolier, son principal avantage est de ne pas endommager les supports fragiles, électronique, optique, textile, bois…, de s’évaporer rapidement, de ne pas laisser de traces résiduelles et de n’avoir qu’une faible toxicité. La zone de travail doit être correctement ventilée, car l’alcool isopropylique est inflammable.
Des qualités qui ont un prix, trois à quatre fois plus élevé que les autres solvants courants.
Prix moyen : 18 €/l environ
Acétone : Parfait pour dégraisser
Ce solvant est l’un des rares, avec l’alcool, à exister à l’état naturel dans certains fruits (les fraises en particulier), dans les gaz volcaniques ou les feux. Il est parfaitement incolore et dégage, à forte concentration, une odeur entêtante très caractéristique. Produite dans le monde entier en grande quantité, l’acétone est utilisée par de très nombreux secteurs industriels, en particulier ceux de la chimie de synthèse et des matériaux composites.
Pour cette raison, c’est le solvant le plus efficace et le moins coûteux pour nettoyer les pinceaux, éliminer des traces de colle ou de résine et dégraisser les surfaces avant collage. L’acétone distribuée en grande surface est le plus souvent un produit d’origine industrielle, purifié grâce à un processus de recyclage, dont la qualité est déterminante pour celle du produit final. Ce détail technique explique le manque d’homogénéité parfois constaté d’un lot à l’autre et les différences de prix entre fournisseurs.
Très volatile et inflammable, l’acétone est toxique à haute concentration et irritante pour la peau.
On ne doit jamais l’utiliser sur le Plexiglas qu’elle fragilise et opacifie, ni sur la plupart des matières plastiques qu’elle dissout en profondeur.
Prix moyen : 5,30 €/l environ
White-Spirit : Pour nettoyer la peinture
Désigné dans la nomenclature sous le nom de naphta lourd, le white-spirit est aussi un distillat du pétrole, largement utilisé dans l’industrie des peintures et vernis pour diluer les bases alkydes et glycérophtaliques et nettoyer par trempage les pinceaux et outils. Peu volatil, le white-spirit est un diluant et non un dégraissant (il laisse au contraire un film gras sur les surfaces traitées). Il vaudra mieux éviter son usage sur des matériaux poreux, car il risque de diffuser la salissure dans la matière au lieu de l’éliminer.
Le white-spirit peut aussi servir à nettoyer les pièces mécaniques d’un moteur, mais il faudra éviter les parties en caoutchouc, comme les durites ou les connecteurs électriques, qu’il a tendance à dégrader.
Il existe sous une forme « sans odeur », contenant moins d’hydrocarbures aromatiques, mais elle est plus chère et ne change rien à la toxicité d’un produit inflammable.
Prix moyen : 4,50 €/l environ
Essence F : Quelle efficacité !
Comme les autres essences, l’essence F est un mélange d’hydrocarbures issus de la distillation du pétrole, très efficace pour le dégraissage des textiles ou le nettoyage de traces résiduelles, de colle, de peinture ou d’adhésifs autocollants. Elle est également très efficace pour dégraisser les métaux.
À l’image de l’essence de térébenthine, on veillera, sur un Skai, à rincer abondamment la surface traitée pour éviter de voir apparaître des traces jaunâtres. Elle est assez peu volatile et n’attaque pas la plupart des matières plastiques courantes, y compris le polystyrène, ce qui en fait une alternative efficace à l’acétone.
Au séchage, elle ne devrait laisser aucune trace résiduelle.
L’essence F est très inflammable et ses vapeurs sont toxiques, ce qui impose une ventilation efficace.
Prix moyen : 4,70 €/l environ
Alcool ménager : Bon à tout faire
L’alcool ménager est un mélange à base d’éthanol pur (de 70 à 95°) et de méthanol, dénaturé pour le rendre impropre (et même toxique !) à l’ingestion. Il est traditionnellement utilisé pour nettoyer les surfaces vitrées et les matières plastiques, mais il est tout aussi efficace pour éliminer les traces de colle, y compris l’époxy, dont le méthanol est l’un des rares solvants. Il est aussi efficace sur les traces de stylo sur un textile (faire un essai préalable pour vérifier son innocuité sur les colorants du tissu).
On peut s’en servir au quotidien pour le nettoyage des surfaces métalliques d’un réchaud, mais aussi sur les vaigrages, car il ne dégrade ni les vinyles ni les acryliques. Il faudra néanmoins conclure l’opération avec un rinçage à l’eau claire. Il peut enfin servir de dégraissant sur des surfaces fragiles.
Facilement inflammable, sa combustion produit une flamme peu visible, surtout en plein air, à l’origine de nombreux accidents domestiques.
Prix moyen : 5 €/l environ
Mek : Le plus performant
Aussi appelé butanone, le méthyléthylcétone (MEK) fait partie de la grande famille des cétones et il existe lui aussi à l’état de traces dans la nature. Son prix est deux fois plus élevé que l’acétone, voire plus, le coût à payer pour une efficacité dégraissante elle aussi supérieure. Grâce à sa volatilité plus faible que l’acétone, ses capacités de dégraissage sont exceptionnelles, en particulier pour la préparation avant collage de surfaces métalliques.
Il en va de même pour le nettoyage de traces particulièrement tenaces des résines polyuréthanes (colles, peintures ou vernis) et époxy, pour lequel il n’a guère de concurrent. Il est inflammable et irritant, en particulier pour les muqueuses oculaires, mais il n’est toxique qu’à très haute concentration.
Son usage impose de ventiler efficacement la zone de travail, ne serait-ce que pour limiter sa forte odeur et d’éloigner toute source potentielle d’ignition, flammes nues, étincelles, appareillage chaud, etc.
Prix moyen : 10 €/l environ
Diluant synthétique : D'origine industrielle
Cette appellation commerciale est un mélange contenant du xylène, l’un des solvants pétrochimiques les plus produits au monde, à hauteur de plusieurs millions de tonnes. Comme les benzène et toluène, il est utilisé comme solvant dans de très nombreuses applications industrielles, caoutchouc, peintures, composites...
Il permet de nettoyer en profondeur les pinceaux et outils d’application et de diluer certaines formulations de peintures (se référer à leurs fiches techniques). Il est aussi très efficace pour dégraisser l’acier ou le verre. Utilisé pur et à forte concentration, le xylène est, comme le benzène, nocif pour les cellules nerveuses, entraînant maux de tête et vertiges.
Il est également irritant et inflammable, tout contact direct avec la peau devant être proscrit.
Prix moyen : 7,80 €/l
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