« Chaque année, mes amis du Torpédo club me sollicitent et chaque année, je ne peux pas résister à l’envie de venir ici », sourit Jean-Marc Brionnet, vainqueur du premier prix au concours d’élégance du Torpédo club du Cantal.
Un véhicule conçu par Louis RenaultPour cette 6e édition du concours, le Torpédo club du Cantal a mis à l’honneur les véhicules datant d’avant 1945. Vingt-trois automobiles et autres engins roulants, sélectionnés selon des critères d’ancienneté, mais aussi de fonctionnement, se sont mis sur leur 31 pour le défilé. Le premier prix est revenu à la doyenne du concours, une Renault type D de 1901. « C’est le 4e modèle de l’usine Renault, alors conçu par Louis Renault en personne », explique Jean-Marc Brionnet, l’heureux propriétaire du véhicule.
Une vingtaine de véhicules datant d'avant 1945 se sont soumis au jugement du jury. © william duran
À l’époque, l’usine Renault fabrique uniquement des châssis. La Renault type D, comme toutes les voitures de la marque, est par conséquent équipée d’un moteur De Dion-Bouton à un seul cylindre. « C’est un modèle de moteur révolutionnaire puisqu’il s’agit de l’un des premiers fabriqués en aluminium », souligne Jean-Marc Brionnet. Poussée par 6 chevaux, la voiture est équipée de trois vitesses et peut atteindre jusqu’à 40 km/h. « Ce modèle est considéré comme la première automobile fiable de l’histoire », indique le propriétaire. C’était une voiture avec quatre places à l’origine, mais la Renault type D de Jean-Marc Brionnet a une histoire particulière puisqu’en 1914, un agriculteur a décidé d’aménager un petit coffre pour faire de cette voiture un utilitaire.
Le moteur De Dion-Bouton de cette Renault type D est en aluminium : une révolution. © william duran
Le véhicule est d’origine, et j’y mets un point d’honneur
« La philosophie de la collection, c’est que l’objet soit conforme à ce qu’il était. Je ne pense pas qu’il faille effacer le passage du temps », explique Jean-Marc Brionnet. La voiture ne roule donc que très rarement, seulement à l’occasion d’évènements comme celui-ci. « On ne veut pas la tuer sur la route car il n’existe que très peu de modèles dans le genre », indique le vainqueur du concours, qui insiste sur la nécessité de conserver ce patrimoine, véritable témoin du temps qui passe.
Baptiste Champ