Auvergnat un jour, auvergnat toujours. Naître au pied de la Chaîne des Puys, "c’est avoir un petit truc au cœur quand j’arrive sur l’A89 à Thiers et que je vois les volcans".
Pourtant des volcans et du pays, Yves-Marie Boissonnet en a vu bien d’autres. Beaucoup. À 45 ans, celui qui a été nommé cette année président d’Akkodis France et south Europe Middle East Africa (EMEA), l’une des deux grosses filiales du groupe Adecco, l’agence d’emploi spécialiste de l’intérim et des solutions RH, passe son temps sur les routes.
Fénelon, Massillon, Blaise-PascalPour son travail, entre Lausanne et Paris. Et par passion. Un parcours inspirant qu’il partage comme pour montrer que, d’Auvergne, on peut tout. Et pour dire aussi son attachement à la région.
"Je suis né à La Châtaigneraie à Beaumont, j’ai grandi entre Chamalières et Albepierre-Bredons, près de Murat, dans le Cantal. J’ai fait ma maternelle à Fenelon, tout mon primaire à Massillon. Mon lycée à Blaise-Pascal. Je joue et je suis féru de rugby."
Être né quelque part, savoir d’où l’on vient… Une force pour ce passionné de politique et de questions internationales qui "monte" à Paris après son bac ES (économie) pour sa "prépa" Science Po. Il est pris à Bordeaux, y rencontre sa future épouse. Elle est colombienne. Son pays de cœur désormais. Il y passe un an, "juste après une année en Angleterre. J’étais en stage au ministère de la Défense colombien". Passionnant, "au milieu de ce que j'aime". Mais le contexte politique est tendu. "L’élection présidentielle est gagnée par Álvaro Uribe. Íngrid Betancourt, la candidate du parti Oxígeno Verde, a été enlevée par les FARC lors de cette campagne."
Lui, il a 23 ans et rentre un peu… groggy. "J’étais dans ma passion, oui. Mais je n’avais pas fondamentalement d’objectif professionnel précis." Lui reste déterminé : voir le monde.
Il entre en école de commerce, "à l’ESCP, parce qu’il y a un cursus international". Il part à Oxford. Et trouve sa voie : l’innovation, le monde de la technologie "qui marie la technique, le monde de l’entreprise et les enjeux internationaux".
Auvergnat un jour…Il intègre une société d’ingénierie, Alten, y passe six ans, avant d’être repéré et "chassé", en 2017, par Adecco "pour un projet magnifique !". Mais il commence "tout en bas", glisse-t-il. Question de légitimité. À la tête de filiales en Espagne, dans le sud-est de la France, en Allemagne.
Avant d’entrer dans le vif du sujet : "Participer à la création d’une énorme entité d’Adecco chargée d’accompagner nos clients dans leurs projets industriels".
Ce sera Modis :
Deux milliards de chiffres d’affaires, 20 pays, 24.000 collaborateurs… Mais il manquait une compétence ingénierie, particulièrement dans nos domaines d’expertise du transport terrestre et de l’aéronautique.
Yves-Marie Boissonnet est alors l’un des pilotes de l’acquisition d’Akka technologie et de la naissance d’Akkodis en 2022. Il en prend la direction en France et South Europe Middle East Africa (EMEA).
En visite, fin juin, à l’agence Akkodis d’Auvergne, à Clermont-Ferrand, il en profite pour voir sa famille "qui habite toujours ici", recevoir un maillot de rugby du Cantal et faire un tour à Europavox. Auvergnat un jour…
Akkodis Clermont-Ferrand
AgenceSituée dans la zone de La Pardieu à Clermont-Ferrand, l’agence Akkodis Auvergne est dirigée par Gilles Chaudesaigues. Elle emploie 150 personnes. Une cinquantaine de recrutements sont prévus en 2024 pour un doublement des effectifs d’ici 2027.
Chiffre d’affairesPrès de 10 M€ en 2023.
ClientsAkkodis accompagne une vingtaine d’entreprises auvergnates, dont Michelin par exemple sur le projet des pneus connectés.
Intelligence artificielle"Akkodis France vient de recruter 19 développeurs spécialisés dans l’IA dont un à Clermont, où je souhaite créer un centre de compétence autour de l’IA."
Akkodis France
2021Modis fait partie du groupe Adecco (siège social à Zurich), géant des solutions emplois comme le travail temporaire et des solutions RH. L’acquisition d’AKKA technologie donne naissance à Akkodis, troisième marque forte du groupe.
MétiersSpécialisé dans les technologies de l’information (IT) et dans l’étude globale de projets industriels sous tous ses aspects (ingénierie), Akkodis se positionne dans la smart industrie : e-business, mobiles, réseaux, cloud, big data….
DomaineL’entreprise est spécialisée dans le transport terrestre et l’aéronautique, "mais on souhaite développer une expertise dans l’énergie, le nucléaire comme le renouvelable".
En chiffre d’affairesQuatre milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2023. 50.000 collaborateurs sur quatre continents et dans 30 pays.
En FranceL’activité en France pèse 800 millions d’euros de chiffre d’affaires. Akkodis France emploie 9.000 personnes, dont 80 % d’ingénieurs. Plus de 2.500 recrutements sont prévus en 2024.
Cécile BergougnouxPhotos Fred Marquet