Avec Tom Pidcock au départ, la médaille d'or pourrait paraître réservée au Britannique. Pourtant l'ambitieux natif de Béziers ne l'entend pas du tout de cette oreille.
"Quand on me dit que je suis outsider, je prends, ça m'enlève un peu de pression peut-être. Mais si on me dit que je suis favori, je prends aussi. Tout me va", glisse-t-il d'une voix douce avant d'avancer ses arguments. "Je suis N.1 mondial, j'ai gagné le test-event (en septembre). J'ai bien vu sur les réseaux que j'étais plutôt favori. Donc à moi de prouver que j'en suis un."
A 29 ans, Koretzky estime que l'heure est venue après deux premiers Jeux inachevés, conclus sur une 10e et une 5e place. "A Rio, j'avais vraiment été frustré pour ma première participation parce que j'avais eu une crevaison. A Tokyo, j'étais tout près du but mais il m'a manqué une préparation optimale."
"Là, j'ai l'impression que tout s'est bien aligné dans mon approche de la course. J'ai le niveau, j'ai tout fait pour aller chercher cette première médaille olympique", insiste-t-il.
S'il avance en confiance, c'est aussi au vu de ses performances depuis sa quatrième place aux Championnats du monde à Glasgow l'été dernier. Affaibli les années précédentes par une mononucléose, il a gagné aux Gets en Coupe du monde, a remporté le test-event olympique sur la colline d'Elancourt et a pris la tête de la Coupe du monde en début de saison.
Cette réussite lui a valu très tôt de savoir qu'il allait disputer les Jeux. Pas une mince affaire au sein d'une équipe de France très bien outillée en talents.
"Force supplémentaire"
"Ils était cinq ou six à pouvoir rêver de cette sélection, souligne le manager des Bleus Yvan Clolus. On a validé la sélection de Victor dès la fin de la saison 2023 et celle de Jordan (Sarrou, le deuxième Français en lice lundi) en avril. Ça change tout par rapport à Tokyo où on avait décidé fin mai. Ça permet de se préparer et de mettre en place des choses."
"C'est un avantage, insiste Koretzky, car j'ai pu construire autour de ça. J'ai fait des choix, des tests pendant l'intersaison et j'ai tout optimisé pour cette course-là. C'est la première que je fais des JO dans de telles conditions de préparation. Ça me donne un force supplémentaire."
Ralenti par le Covid et une chute à Val di Sole il y a un mois et demi, Koretzky a "bien récupéré" et développe trois autres raisons de croire en son destin.
Le parcours d'abord. "Il me convient très bien. C'est un circuit très dynamique, qui devient difficile avec la vitesse de course. On peut vite partir à la faute. L'année dernier au test-event, il y avait beaucoup d'épaules et de genoux en sang."
Son expérience ensuite. "Vendredi matin, quand je suis rentré dans le site olympique, j'ai regardé mon mécano et je lui ai dit: j'ai l'impression d'être à la maison."
Et enfin le public. "On sent qu'il est à fond derrière nous. On n'a encore jamais connu ça. Ça va être génial. Ça va nous aider, c'est sûr."