«J'ai voulu être très théâtral, on est dans une représentation artistique», a relativisé ce 28 juillet Thomas Jolly, invité sur BFM TV avec Daphné Bürki, directrice stylisme de la cérémonie d'ouverture, tandis que le journaliste les interviewant commentait tout sourire : «Il y avait un condensé de dingueries dans cette cérémonie».
«Je crois que c'était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là pourquoi ? Parce qu'il est dieu de la fête, du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve», a voulu expliquer le directeur artistique de la cérémonie d'ouverture des JO, alors que les réactions scandalisées se sont multipliées en France et dans le monde depuis 26 heures. «L'idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe... Olympe... l'Olympisme», a-t-il poursuivi.
Evoquant la scène à la conciergerie, avec une Marie-Antoinette décapitée et tenant sa tête dans ses bras avant une explosion de tissus rouges sang, Jolly a assuré qu'il n'y avait pas de «glorification de cet instrument de mort qu'était la guillotine».
Et celui-ci d’accuser ses critiques d’être haineux : «Si on utilise notre travail pour régénérer de la division, de la haine et qu'elle continue à progresser, alors que je crois qu'on a fait un peu de paix (...), alors ce serait très dommage».
«Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer qui que ce soit. J'ai voulu faire une cérémonie qui répare, qui réconcilie. Aussi qui réaffirme les valeurs de notre République », a encore soutenu Thomas Jolly.
"J'ai voulu être très théâtral": Thomas Jolly et Daphné Bürki répondent aux critiques sur la cérémonie d'ouverture des JO pic.twitter.com/punG4gEQUl
— BFMTV (@BFMTV) July 28, 2024
«Je me suis senti profondément blessé», a confié le 27 juillet au Figaro Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque de Digne et délégué de l’église catholique pour les JO. Véritablement atterré par le tableau de la Cène lors de la cérémonie d'ouverture, celui-ci a regretté la provocation gratuite de Thomas Jolly.
«Ils disent qu’ils ont le droit au blasphème… mais la charte olympique demande explicitement que dans le cadre des JO, ne soient pas exprimées d’opinions politiques, idéologiques ou religieuses », a souligné Mgr. Gobilliard, ajoutant avoir reçu de nombreux messages de croyants, « y compris de sportifs».
«Je pense que ne pas être d’accord avec lui va lui faire plaisir», a regretté Gobilliard avant de résumer : «Je n’ai pas été d’accord avec le fait de blesser, parce qu’on est dans le cadre de l’olympisme».
Le monde compte 3 milliards de chrétiens. De nombreuses voix ont souligné le paradoxe d’une cérémonie dont la vocation était d’accueillir le monde à Paris mais qui aura exclu. «La soirée devait "inclure", pacifier, mais on a exclu », a résumé Mgr. Gobilliard.
L’Agence France Presse est visiblement intervenue pour tenter de sauver cette cérémonie vivement critiquée à travers le monde : «Malgré les polémiques sur certaines séquences, la cérémonie des JO a suscité un enthousiasme quasi unanime, y compris à l'étranger. L'émotion et la surprise étaient au rendez-vous», a écrit l’AFP sans grande objectivité. Concluant : «Le spectacle aura aussi été une ode à la diversité, mettant les femmes à l'honneur, tout comme la communauté LGBT+».
We were shocked by the mockery of the Last Supper during the opening ceremonies of the Paris Olympics. C Spire will be pulling our advertising from the Olympics.
— C Spire (@CSpire) July 27, 2024
La société de télécommunications américaine C Spire a annoncé le 27 juillet retirer sa publicité des JO, dénonçant la moquerie de la Cène.
L’agence russe TASS a relevé ce 28 juillet que le Comité International Olympique (CIO) avait retiré de ses réseaux sociaux un clip vidéo contenant les principaux fragments de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. La vidéo n'est pas disponible sur le site internet du CIO ni sur la chaîne YouTube de l'organisation.