Déjà bruyante la veille, l'Arena La Défense a tourné au chaudron pour acclamer l'entrée du Toulousain de 22 ans, à 11h21 couloir n°4, et même scander chacune de ses brasses, l'un de ses points forts.
"C'est difficile à décrire, c'était un truc de fou (...) Je m'y attendais, mais de le vivre vraiment, pfff, c'est quelque chose. C'est comme un stade de foot en fait, limite", a raconté Marchand, éberlué.
Mais le surdoué de la natation française, habitué aux ambiances de feu du championnat universitaire américain, a "réussi à rester dans (sa) perf", avec "un très bon premier 250 m" avant de relâcher légèrement.
En 4 min 08 sec 30, il a devancé le Britannique Max Litchfield (4:09.51), le Japonais Daiya Seto (4:10.92) et son dauphin aux Mondiaux de Fukuoka en 2023 et Budapest en 2022, l'Américain Carson Foster (4:11.07).
Le protégé de Bob Bowman, ancien entraîneur de l'icône Michael Phelps, disputera sa finale dès le début de la session nocturne, à 20h30, sur une distance dont il avait pris la 6e place aux JO-2020 de Tokyo.
"Me libérer au maximum"
"Si j'arrive à me libérer au maximum, mon corps, mon esprit, ce sera top", a raconté Marchand, devenu dans l'intervalle le grand favori de l'épreuve en remportant les Mondiaux 2022 à Budapest et 2023 à Fukuoka, battant au passage le record du monde de Phelps en 4 min 02 sec 50.
Comme la légende américaine, le jeune Français pourra s'appuyer sur ses coulées exceptionnelles, particulièrement en fin de course, quand la fatigue raccourcit celles de ses adversaires.
Après le 400 m quatre nages, le Toulousain pourrait encore s'engager dans trois autres courses individuelles pour autant de chances de médailles.
Son pari le plus fou est d'enchaîner dans la même session 200 m papillon et brasse, avec les séries et demi-finales mardi et les finales mercredi, avant le 200 m quatre nages jeudi et vendredi.
Chez les Bleus, Yohann Ndoye-Brouard et Mewen Tomac se sont eux qualifiés pour les demi-finales du 100 m dos en signant respectivement les 6e et 13e chronos des séries, en 53.20 et 53.51, derrière le Hongrois Hubert Kos (52.78).
"J'avais envie de rentrer comme si j'étais dans un ring de boxe, mais il faut rester concentré sur sa course. Ca donne envie de faire des médailles devant tout ce public et de le fêter avec eux, ça c'est sûr !", s'est réjoui Ndoye-Brouard.
Dans les autres courses de la matinée, le prodige roumain David Popovici, 19 ans, a signé le meilleur chrono des séries du 200 m nage libre en 1 min 45 sec 65 et reviendra en demi-finale à 20h46, pour s'offrir une chance de décrocher lundi soir son premier or olympique.
Sacrée samedi soir sur 400 m nage libre, l'Australienne Ariarne Titmus s'est prestement remise à la tâche pour prendre le 3e temps des séries du 200 m (1:56.23), dominées par sa partenaire d'entraînement et principale rivale annoncée, Mollie O'Callaghan (1:55.79).