Ce musée archéologique résulte de plus de quinze années de travail et de l’implication sans faille de Jacques Roger, ingénieur d’études au service régional d’archéologie de la Drac (récemment décédé à l’âge de 57 ans) et de la ténacité du maire de Moutier-Rozeille, Jean-Paul Burjade et des municipalités successives.
Un site exceptionnel à la dimension nationaleL’intérêt du musée archéologique de Moutier-Rozeille dépasse largement la région. Il est en effet exceptionnel qu’un site, comme celui de Saint-Hilaire, soit occupé de manière permanente par l’homme pendant 2.500 ans. Aussi, la cérémonie d’inauguration a mobilisé de nombreuses personnalités (*).
Le lendemain, samedi, une seconde inauguration était destinée aux habitants de la commune. Le site de Saint-Hilaire, fort de son occupation humaine de vingt-cinq siècles, permet de passer d’un mausolée gallo-romain, à une église mérovingienne puis en église médiévale. L’homme y est resté présent jusqu’à la fin du XIXe siècle, la chapelle ayant été vendue aux enchères en 1895, puis démantelée.
En chiffres400.000 € La commune a acheté un terrain et une ancienne grange attenante à une maison (70.000 €). Le chantier des fouilles et la création de l’espace d’interprétation représentent quant à eux un investissement de 392.111 €.La commune a bénéficié de 176.725 € de l’État au titre de la DETR et du CRRTE, 89.875 € de la Région Nouvelle Aquitaine, 34.960 € du Conseil départemental (Boost’Comm’une et patrimoine), 4.000 € de la Drac pour la réalisation du film. L’autofinancement s’élève à 86.551 €, moins les 15.000 € de la Caisse locale du Crédit Agricole apportés en soutien.
Le centre d'interprétation retrace 2.500 ans d'histoire.Le centre d’interprétation présente, de manière didactique et claire, avec un recours à la technologie 3D, l’épopée de Saint-Hilaire ainsi que le fruit des fouilles. Le tout est agrémenté d’un coffre funéraire exceptionnel en granite sur lequel sont gravés les premiers noms connus d’habitants de Moutier-Rozeille, Junari et Belliccossa, qui vivaient aux alentours du IIe siècle. Ce coffre a été retrouvé dans le Puy-de-Dôme et rapatrié à Moutier-Rozeille.
L’idée de ce projet remonte à près de 15 ans et la commune de Moutier-Rozeille se réjouit de le proposer enfin au public. Le maire, Jean-Paul Burjade a rappelé qu’en 2010, l’ancien préfet de la Creuse, Hugues Moutouh, l’avait le premier incité à valoriser le site de Saint-Hilaire. La commune a suivi son conseil, achetant le terrain du site, puis un bâtiment proche de l’église. Pendant quinze ans, la commune a accueilli gratuitement chaque été, de 20 à 25 étudiants pendant trois semaines, ainsi qu’un stage SEPT en lien avec le Lycée Raymond-Loewy de La Souterraine. Le LMB s’est également impliqué et doit encore intervenir. Les étudiants, chaque année, ont travaillé sous la direction de Jacques Roger, en lien étroit avec la municipalité et la population.
Le centre d’interprétation constitue le départ d’un parcours de découverte du patrimoine de la commune. Un sentier pentu permet de rejoindre le site de Saint-Hilaire. Il est aussi possible de s’attarder dans l’église voisine, devant la croix de Saint-Barbaire, la statue du sénateur Connevot, des maisons creusoises. Le parcours est fléché, complété par des panneaux d’information et des QR Code. D’autres itinéraires se dirigent vers les gorges de La Rozeille ou vers la Tout Catinaud. Moutier-Rozeille affirme de belle manière sa dimension touristique et patrimoniale.
Un site archéologique majeur mis en valeur dès cet été dans le sud de la Creuse
La préfète de la Creuse aux côtés du maire, de la présidente du Département et d'élus.
Décédé en juin dernier, Jacques Roger était néanmoins au cœur de la cérémonie. Une plaque rappelle son souvenir sur la façade du Centre d’interprétation alors qu’à l’intérieur un film de 15 minutes, projeté en continu, relate la chronologie des fouilles et leur intérêt archéologique. Lors de l’inauguration, Sophie Lecointe lui a rendu un bel hommage, soulignant sa rigueur scientifique, sa volonté de transmettre et de faire découvrir.
(*) Parmi les personnalités présentes : Anne Frackowiak-Jacobs, préfète de la Creuse, Valérie Simonet, présidente du conseil départemental, Philippe Lafrique et Marie-Hélène Michon, conseillers régionaux, Sophie Lecointe, directrice adjointe déléguée de la Drac, accompagnée de plusieurs collaborateurs, Valérie Bertin, présidente de Creuse grand sud, ainsi que Renée Nicoux, maire de Felletin, et des élus départementaux, communautaires et communaux… À noter la présence de Pierre Nétange, fils de Georges, le redécouvreur du site de Saint-Hilaire et de la famille Le Hello, Gilles Le Hello disparu voici quelques années s’étant beaucoup impliqué à Saint-Hilaire.
L’espace d’interprétation a été conçu pour être visité en autonomie, ce qui permet une ouverture journalière de 10 heures à 18 heures. Des visites guidées peuvent être proposées. Se renseigner auprès de la mairie.
