Dimanche, sur la colline d'Elancourt, les deux Françaises comptent parmi les principales favorites et peuvent même rêver d'un doublé comme lors des derniers Championnats du monde à Glasgow en août 2023.
C'était déjà le cas à Tokyo où Lecomte, de huit ans plus jeune que "PFP", tenait le haut de l'affiche, pour un résultat collectif au final décevant (Lecomte 6e, Ferrand-Prévot 10e). L'épisode a été accompagné de tensions et de crispations qui perdurent dans l'imaginaire de beaucoup encore aujourd'hui.
"Même au sein de l'équipe de France de VTT il y a des gens qui vont penser qu'on est en guerre alors que pas du tout", souligne Lecomte qui dit avoir "appris à prendre à la rigolade" les commentaires.
"C'est comme quand on lit des trucs sur des stars dans je sais pas quel magazine. On ne connait pas trop leur vie mais on entend des trucs qui sont déformés", affirme-t-elle.
Reste que l'arrivée de Savoyarde dans le jardin de "PFP", habituée à régner seule, a altéré leurs relations, fusionnelles au départ, plus concurrentielles ensuite.
Surtout lorsque Lecomte, 24 ans, commence à battre régulièrement celle qui fut son "idole" comme lors des Championnats d'Europe en 2022.
"Mais on s'est jamais fait de crasse", soutient Lecomte, qui martèle: "ce n'est pas parce que je ne mets pas une photo tous les jours sur les réseaux avec Pauline et plein de coeurs qu'on est en guerre."
"Echange constructif"
"On s'aime vraiment bien et on a beaucoup de points communs", assure aussi Ferrand-Prévot, quintuple championne du monde du VTT cross-country, la discipline olympique. "Même en dehors des courses, on va partager du temps ensemble, simplement parce qu'on n'est pas que des athlètes mais aussi des femmes."
"On n'a pas le même âge, on n'habite pas à côté, mais on échange de temps en temps par message et je prends du plaisir à faire un petit resto avec elle ou boire un café. On passe toujours du bon temps ensemble", abonde Lecomte qui insiste avoir "beaucoup appris de Pauline".
En retour, elle lui apporte "peut-être un peu plus de fraîcheur, une autre vision des choses et c'est l'échange constructif entre nous qui permet de nous apporter mutuellement".
Cette complicité était en tous cas visible l'été dernier dans la forêt de Glentress, près d'Edimbourg, lorsque "PFP", après avoir franchi la ligne d'arrivée en première, a attendu sa coéquipière pour la prendre dans ses bras et fêter leur doublé ensemble.
Cette image, les deux Françaises rêvent de la reproduire dimanche sur la colline d'Elancourt où Lecomte est persuadée qu'elle seront plus fortes à deux.
"On courra toutes les deux avec le maillot équipe de France donc on est concurrentes et coéquipières à la fois. On a appris aussi à jouer stratégique et on sait ce qu'il faudra faire en fonction du déroulé de la course", assure celle qui a remporté le test-event des Jeux sur le site en septembre dernier.
Mais pour la médaille d'or, il n'y aura pas de cadeaux. "Je vais faire ma course et ne pas m'occuper de ce que font les autres, souligne Ferrand-Prévot. Mon plus grand adversaire c'est moi-même. Je n'ai pas de tactique particulière, je ne me dis pas qu'une telle est favorite, qu'une telle sera forte. Je vais juste faire mon truc."
