Rendez-vous est pris à 6 h 45 dans les locaux de la compagnie de gendarmerie d’Issoire. Une vingtaine d’hommes et femmes préparent leur équipement et matériel avant l’opération de lutte anti-drogue.
"L’objectif est de démanteler un point de vente dans un immeuble du centre-ville d’Issoire."
L’enquête, amorcée quelques semaines auparavant par la brigade de recherches, a permis d’identifier trois hommes comme possibles revendeurs de stupéfiants.
Progression silencieuseL’intervention est prévue à 8 heures, "ils ont l’habitude de se coucher très tard", renseigne l’officier. Avant cela, le briefing est dirigé par l’adjudant-chef David F., commandant du Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). Une répétition générale de la chronologie de l’opération à 15 minutes du départ.
Chacun sait précisément ce qu’il a à faire et les équipes montent à bord des véhicules, pour certains banalisés. Parvenus sur le parvis de l’abbatiale Saint-Austremoine, les six militaires du Psig progressent en silence à travers les ruelles du centre historique sous le regard interrogateur de passants matinaux.
Coups de bélierArrivés au pied de l’immeuble, place de la République, un premier coup de bélier ouvre la porte donnant accès à la cage d’escalier. L’appartement ciblé est au deuxième étage. La même technique est à nouveau utilisée avec succès et le Psig s’engouffre dans la pièce où les suspects dorment à poings fermés.
"Gendarmerie !" La surprise est totale. Les trois hommes, originaires d’Albanie et âgés de 19 à 25 ans, ont à peine le temps de réagir qu’ils sont déjà menottés. Les enquêteurs de la brigade de recherches entrent en piste. Les droits des trois dealers présumés leur sont détaillés, la garde à vue commence et, avec elle, la perquisition des lieux.
Argent, cannabis, cocaïne...Les gendarmes mettent d’emblée la main sur 1.200 € en billets et 30 g de résine de cannabis. La cocaïne, conditionnée en sachets et prête à la vente (16 g au total), ainsi que deux balances de précision, était dissimulée dans le placard électrique de l’immeuble.Pendant ce temps, deux des suspects ont été conduits à la compagnie afin d’être auditionnés. Le troisième, auquel l’appartement a été loué, assiste à la perquisition. Sur la place de la République, des riverains félicitent les militaires pour leur intervention.
Plus tard, deux voitures stationnées près de l’abbatiale sont également fouillées avec l’aide du chien de l’équipe cynophile. En vain. L’opération s’achève à 10 heures.
Après la garde à vue, les trafiquants présumés font l'objet d'une convocation devant le tribunal en octobre 2025. En attendant, deux d’entre eux ont été placés dans un centre de rétention administrative. Quant au dernier, sous le coup d’un mandat d’arrêt, il devait être présenté ce vendredi à un juge clermontois.
David Allignon