Un millier de policiers et gendarmes étaient mobilisés pour cette rencontre au Parc des Princes classée comme "particulièrement sensible", a indiqué le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'un point presse à proximité du stade avant le coup d'envoi.
Ouverture des sacs, palpations, les policiers ont procédé avant le match à un premier contrôle des spectateurs, avant un second réalisé par des agents de sécurité.
Le match, en présence du président israélien Isaac Herzog, était considéré par le ministre comme "important pour le dispositif de sécurité" des Jeux en général et celui des 88 athlètes de la délégation israélienne en particulier.
Comme ceux des équipes américaine ou iranienne, les athlètes israéliens sont protégés au plus près.
Des agents de la sécurité intérieure israélienne (Shin Bet) les encadrent en permanence, selon le journal britannique The Telegraph citant un ex-responsable de ce service. S'y ajoutent des membres des unités d'élite de la police et de la gendarmerie françaises.
Poignée de drapeaux palestiniens
L'ambiance s'est légèrement électrisée en première période, à certains endroits du stade.
Pendant l'hymne israélien, des sifflets ont retenti. Au même moment, des personnes dans les gradins ont retiré leurs sweats sous lesquels figuraient des lettres clamant "Free Palestine".
Non loin, tribunes Auteuil et Borelli, des drapeaux palestiniens ont été brandis par une poignée de spectateurs, provoquant quelques frictions orales entre eux et des supporters d'Israël rapidement canalisées par les stadiers.
Quand ces mêmes spectateurs pro-palestiniens ont mis des auto-collants jaunes disant "Gaza au secours, le silence tue", ils ont été expressément priés de les retirer par les agents.
La seconde mi-temps s'est déroulée sans accroc apparent, avant une dispersion des spectateurs dans le calme.
"J'ai trouvé qu'il y a avait une bonne ambiance et ça a fraternisé dans les tribunes", s'est réjoui à la sortie Alain, 60 ans, venu assister au match avec deux amis. "En tant que Français juif (...), ça permet de montrer qu'on n'a pas peur de dire qu'on est Israélien et qu'on en est fier", a-t-il poursuivi, l'index posé sur sa veste aux couleurs d'Israël.
En amont du match, juste après avoir passé le contrôle policier, un supporter d'Israël avait expliqué en sortant du fond de son sac un maillot bleu ciel qu'il a tendu à son fils: "On a entendu qu'il pourrait y avoir des manifestations, des réactions hostiles, alors malheureusement on a caché le maillot jusqu'ici".
A contrario, des supporters maliens sont arrivés en affichant d'emblée les couleurs de leur formation. Et des fans des deux sélections ont posé ensemble pour une photo souvenir.
1972 dans les mémoires
De récentes prises de positions politiques en France, dont des appels à bannir Israël des Jeux, se sont ajoutées aux critiques sur les réseaux sociaux visant des athlètes israéliens affichant leur soutien aux opérations militaires d'Israël à Gaza, et ont fait craindre des débordements en marge ou pendant des épreuves des JO.
Samedi, le député de La France insoumise Thomas Portes avait déclaré que "les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris", et appelé à des "mobilisations".
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a déclaré mardi que "les athlètes israéliens sont les bienvenus" aux JO et "doivent pouvoir concourir sous leurs couleurs". Rien n'indique d'ailleurs que la délégation israélienne ne participera pas à la cérémonie d'ouverture à ciel ouvert sur la Seine vendredi soir.
La question de la sécurité est omniprésente pour les sportifs israéliens et fait l'objet d'une préparation mentale spécifique avec en tête la prise d'otages d'athlètes d'Israël par un commando palestinien aux Jeux de Munich en 1972.
Onze d'entre eux avaient alors été tués, et cette attaque sanglante avait marqué un tournant en matière de sécurité lors des rendez-vous olympiques.
Cette problématique est plus aiguë encore cette année du fait de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur des données officielles israéliennes.
En riposte, Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait 39.145 morts, en majorité des civils, selon le dernier décompte du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.