«Les ports espagnols ne nous laissent pas entrer. Nous avons reçu des informations selon lesquelles le ministère avait envoyé un avis à tous les ports espagnols pour ne pas autoriser l'entrée de l’Étendard», a déclaré ce 24 juillet à RIA Novosti, le capitaine du «Chtandart», Vladimir Martus.
Ce navire est un trois-mâts de 34 mètres de long, réplique exacte d’une frégate du XVIIe siècle du tsar Pierre le Grand.
Le 12 juillet dernier, le bâtiment s’était vu refuser l’accès au port de Brest, où il devait participer aux fêtes maritimes de la ville. La préfecture du Finistère avait justifié cette interdiction en application des sanctions européennes contre la Russie, étendues le 24 juin dernier aux «navires répliques historiques», selon BFMTV. Le navire a été abordé par la gendarmerie maritime et contraint de mouiller à 500 mètres du large.
Désormais, la frégate a encore jeté à 500 mètres du rivage, mais de la Galice espagnole. Le navire, selon son capitaine, ne peut pas quitter les eaux de l’UE faute de carburant.
Il a toutefois été possible de reconstituer des réserves d'eau en France grâce à l'aide de marins du yacht-club français, qui ont apporté de l'eau au navire dans des bidons, grâce à plusieurs allers et retours de bateaux à moteur.
«Tous les marins nous soutiennent et estiment que c'est une décision très injuste», a rapporté Vladimir Martus. «Nous avons assez d'eau pour encore trois jours. L'équipage est sans douche depuis une semaine maintenant, nous nous lavons à l'eau de mer pour trois ou quatre jours», a-t-il encore témoigné.
Vladimir Martus compte faire appel directement à l'Union européenne pour tenter d'obtenir la levée des sanctions. L’équipage a lancé une pétition sur change.org, appelant le Conseil de l'Europe à aider à protéger la frégate en tant que partie du patrimoine culturel mondial et à l'exempter des sanctions européennes. Près de 4 000 personnes l'ont déjà signée. Dans les commentaires, les gens expriment leur soutien à l'équipe, soulignant que les sanctions sont «injustes» et «honteuses».