Ce restaurant-là, c’est la famille. Depuis un mois, Nico Gennardi a installé "Augustine" à Riom. Un double hommage à ses racines et à son arrière-grand-mère, de la déco jusqu’à l’assiette.
Chignon sur la tête, regard bienveillant et aimant tourné vers le visiteur. Mais pour Nico Gennardi, cela va au-delà d’un simple panneau photographique sépia à l’entrée, cela touche à la famille et c’est le cœur qui parle puisqu’il s’agit d’Augustine, son arrière-grand-mère. "Une vraie mamma", lâche-t-il. Une Napolitaine, née dans la botte en 1890, au bord de cette mer qui en colore les yeux, et ce Vésuve qui en forge les tempéraments.
« Une grande famille »Augustine a ainsi élevé 11 enfants avec son mari, paysan : "C’était une grande famille, elle faisait aussi à manger pour tout le monde, il y avait toujours quelqu’un à la maison", raconte Nico. Une famille qui s’expatrie ensuite pour chercher du travail en Algérie, à Bône (actuelle Annaba) où naîtront le grand-père et le père de Nico, jusqu’à l’indépendance, en 1962, et l’arrivée de la famille à Riom. C’est pour rendre hommage à cette femme de caractère autant qu’à ses racines que Nico a décidé de baptiser son nouveau projet de son prénom : "Augustine".
Une ambiance "plus cosy"Depuis près d’un mois, son restaurant bistronomique a ouvert ses portes, au 1 place des Martyrs-de-la-Résistance à Riom, en lieu et place de ce qui fut jadis l’hôtel-restaurant "Le Desaix" puis "L’Enseigne" ou "Sur la griffe" avant de baisser définitivement pavillon.
Après plusieurs appels du pied pour recréer un restaurant, Nico finit par s’engager dans le projet, voilà deux ans "pour réfléchir au concept et trouver l’équipe", résume-t-il. "Je voulais quelque chose de plus cosy, plus cocooning que l’Indian Saloon, quelque chose aussi de plus décontracté", poursuit cet oiseau de nuit, portable vissé à l’oreille mais, qui le confesse, adore ça : "C’est ma passion et c’est un choix depuis l’enfance. J’aime recevoir, bien manger et bien boire. " Pour ce faire, "il a fallu tout casser et tout reprendre à zéro" et réaménager l’ensemble avec l’architecte Hervé Porte.
On a travaillé aussi bien sur l’acoustique que sur le confort de l’assise, les arts de la table et ce qu’il y a dans l’assiette
Et, même avec quelques jours d’ouverture, les premiers retours sont bons, "les gens s’y sentent bien !"L’ambiance est donc feutrée avec ses meubles de bois clair, des fauteuils confortables bleu canard, du papier peint aux motifs géométriques soignés et une ambiance cinéma assumée. Aux murs, des panneaux sépia et photos noir et blanc de grand(e)s : Marcello Mastroianni, Anthony Quinn, Anouk Aimée et Sophia Loren pour ne citer qu’eux ou ce Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone pour manger à l’ombre de Charles Bronson et d’Henry Fonda. Des caméras, un projecteur complètent la mise en scène avant le grand final, dans l’assiette.
Plats signatures en cuisineDolce vita italienne oblige, les mets sont résolument italiens et à connotation très méditerranéenne sur une carte réduite, "ce n’est pas un roman", rigole Nico. On y trouve ainsi des plats signatures préparés par le chef Mickaël Méjean, tels que les pâtes fraîches dans la meule de parmesan, préparées devant le client et qui pourront s’accommoder au fil des saisons de truffes.
En dessert, le tiramisu est servi comme chez la mamma, directement dans le plat. Là aussi, le voyage dans la péninsule et l’histoire familiale est omniprésent avec de la vaisselle aux motifs bleus qu’ont connus nos grands-parents. Une soixantaine de références de vins - italiens et français - d’une grande cave en verre, installée dès l’entrée, complète le menu, avec également un menu du marché proposé tous les midis (23 €) ou Augustine (43 €).
De l'huile d'olive sur la table de l'ElyséeLes convives peuvent aussi se laisser tenter par des plateaux de charcuterie tranchée devant le client, et de fromages importés d’Italie. Car même en ces terres bougnates de Cantal et de jambon d’Auvergne, on peut succomber à quelques tranches de spianata, mortadella, salami, bleu de bufflonne, parmigiano ou pecorino. Idem pour l’huile d’olive, présente sur les tables, de Riom mais aussi celles de l’Élysée avec le même producteur. Six mois de travaux auront été nécessaires pour créer cette ambiance, et Nico n’en a pas encore fini, attendant de trouver la bonne enseigne ou nourrissant des envies d’autre look pour la terrasse ou d’aménager les deux caves des lieux pour les réceptions. De quoi se sentir comme à la maison. Sous le regard de la mamma et du 7e Art.
Pratique. Ouvert du mardi au samedi, de 11 heures à 15 heures et de 18 heures à 22 heures. Fermé les lundi, mercredi après-midi (sauf durant les Frénésies) et dimanche.
François Jaulhac
