Quoi de mieux qu’une rétrospective dédiée à l’œuvre de Jacques Rozier pour prolonger les vacances ? Un climat doux et léger s’instillera dans les salles de cinéma à partir du 4 septembre grâce à Potemkine qui ressort quatre longs métrages en version restaurée du cinéaste décédé l’an dernier. Quatre films : Adieu Philippine (1962), Du côté d’Orouët (1973), Les Naufragés de l’île de la tortue (1976) et Maine Ocean (1986) pour se replonger dans la filmographie d’un cinéaste qui a évolué hors cadre, en marge de ses confrères et consœurs de la Nouvelle Vague. En navigateur solitaire, Jacques Rozier a bâti une œuvre résolue, indépendante et rétive à toute forme de conformisme.
SI sa filmographie ne compte qu’une poignée de longs-métrages tournés entre 1962 et 2001, elle se distingue par une abondance hétéroclite de courts métrages, de projets inachevés ou avortés, de documentaires, et même d’émissions télévisées.
Se plonger dans les films de Rozier, c’est s’abandonner au voyage avec une insolente liberté, prendre le temps de vivre, expérimenter des rencontres imprévues et saisir des opportunités qui se sont offertes ou se sont échappées. La liberté que s’octroient les personnages, c’est d’abord celle que Jacques Rozier revendiquait sur ses tournages, au prix de nombreuses querelles avec ses producteur·ices. Sa méthode instinctive se manifestait dès le début de sa carrière, où la frugalité des moyens reflétait la douceur des effets à l’écran.
Dès son premier long-métrage, Adieu Philippine, Jacques Rozier nous convie à une échappée estivale au cœur d’un Club Méditerranée en Corse. Il met en scène Michel qui veut profiter de ses dernières semaines de liberté aux côtés de Juliette et Liliane, plus attachées à lui qu’il ne veut le croire, avant d’être convoqué pour la guerre d’Algérie. C’est ce même sentiment de vacances que nous procure Du côté d’Orouët. Cette fois, c’est vers l’horizon iodée de la côte vendéenne que Kareen, Caroline et Joëlle décident de se rejoindre à Orouët pour échapper aux tracas de la vie parisienne. Proche du journal filmé, Rozier offre ici une chronique joyeuse dans laquelle les variations du climat illustrent les caprices du cœur.
4 films de Jacques Rozier en version restaurée dès le 4 septembre.