La cheffe d’escadron Marine Caillon est à la tête des quelque 130 gendarmes de la compagnie de Riom depuis près d’un an. Petit tour d’horizon des dossiers sécurité sur sa circonscription (*), des atteintes aux biens aux atteintes aux personnes. La gendarme ne communique pas sur les chiffres. Elle brosse le tableau des tendances. Et un constat global s’impose : « On n’est pas sur une explosion de la délinquance, loin de là. Il y a quelques pics certaines années. La délinquance reste contenue. »
CambriolagesLe premier semestre 2024 montre une légère augmentation des cambriolages par rapport à l’année 2023. « L’année 2023 avait été calme », nuance Marine Caillon. La carte de ces vols avec effraction laisse apparaître des zones plus touchées que d’autres. C’est le cas notamment des communes d’Ennezat, Combronde ou Maringues. « La majorité des cambriolages sont commis en journée, quand les gens travaillent et qu’ils sécurisent moins leur maison que lors d’un départ en vacances. » La proximité de bonnes voies de communication est également un critère prisé par les voleurs.
ViolencesY a-t-il une recrudescence des violences conjugales, intrafamiliales et autres ? Marine Caillon hésite. « Il est difficile de dire s’il y a plus d’actes par rapport à l’année précédente ou s’il y a plus de signalements. Le fait est que nous prenons plus de plaintes, toutes violences confondues », analyse l’officier.À la rentrée 2023, le harcèlement scolaire a inquiété les gendarmes. Cette thématique ne date certes pas d’hier. Mais dorénavant, le harcèlement se poursuit même hors du cadre de l’école via les réseaux sociaux. Au niveau de la compagnie, ce sujet est pris très au sérieux, assure la commandante. « Nous redoublons d’attention sur ces phénomènes pour y mettre fin dès qu’ils nous sont signalés. »
Environnement« C’est un item qui prend de l’ampleur. La gendarmerie s’investit de plus en plus pour détecter et traiter les infractions en lien avec les atteintes à l’environnement », assure la commandante. Les militaires ont dernièrement mené une enquête dans les Combrailles sur un homme qui laissait ses épaves de voiture pourrir à proximité immédiate d’un cours d’eau.
Photo d'illustration
Difficultés sur les routesLa sécurité routière est «?le?» gros sujet de préoccupation de la cheffe d’escadron Marine Caillon, à la tête de la compagnie de gendarmerie de Riom. Car le bilan est alarmant : sur les six premiers mois de l’année, les militaires déplorent plus d’accidents, plus de blessés et plus de morts sur les routes de leur circonscription.« On a eu deux années 2022 et 2023 avec sept morts par an sur les routes. Là, en juillet, on est déjà à 8 morts ! », s’inquiète-t-elle. Cette situation est d’autant plus regrettable que plusieurs de ces tués étaient encore bien jeunes.
L’officier a ainsi passé la consigne à ses brigades d’intensifier les contrôles d’initiative mais aussi les contrôles coordonnés.
« Il ne faut pas croire que c’est pour le plaisir que les gendarmes contrôlent, font la leçon et relèvent des infractions. C’est juste que derrière, ce sont ces mêmes gendarmes qui expliquent aux familles que leurs enfants ne vont pas revenir », souligne
Pour l’instant, cette recrudescence de contrôles ne semble pas encore faire diminuer le nombre d’accidents.
Mais les gendarmes ne souhaitent pas agir que sur le volet répressif. « Nous avons encore de la marge pour conduire les actions de prévention qui me tiennent à cœur », souligne la cheffe d’escadron.
Les gendarmes ont ainsi pris le chemin des établissements scolaires pour expliquer aux collégiens et aux lycéens les ressorts de la sécurité routière. Les militaires sont également en contact avec un club sportif pour assurer cette même sensibilisation
(*) Pour rappel, les villes de Riom, Châtel-Guyon, Mozac, Marsat et Ménétrol sont en zone police.
Jean-Baptiste Ledys