Tadej Pogacar écrase le Tour de France jusqu'au bout, en remportant le chrono final à Nice

Une domination sans partage jusqu’au bout. Le Maillot jaune Tadej Pogacar a remporté la 21e et dernière étape du Tour de France, ce dimanche à Nice, au terme d’un contre-la-montre individuel de 33,7 kilomètres.

Une 6e victoire d’étape qui vient parachever son succès final au général, déjà le troisième pour le Slovène de 25 ans, qui s'était déjà imposé en 2020 et 2021.

Avec plus de cinq minutes d’avance, le Slovène avait Tour gagné avant même de s’élancer de la Principauté de Monaco, là où il réside, sur un parcours loin d’être facile, avec la montée à la Turbie (8,2 km à 5,7%), puis l’ascension du col d’Eze (1,6 km à 8,1%).

Cela n’a pas empêché l’ogre slovène d’UAE Team Emirates, qui connait les routes par cœur autour de Nice, de réaliser une nouvelle démonstration, en écrasant la concurrence sur ce chrono, remporté à plus de 44 km/h de moyenne (45'25").

Comme lors de ses deux précédentes victoires au général, en 2020 et 2021, “Pogi” a donc remporté au moins un contre-la-montre, lui qui avait été dominé par Remco Evenepoel, champion du monde de la discipline, lors de la 7e étape, en Bourgogne.

Pogacar s’est ainsi assuré le doublé Giro-Tour, un exploit qui n’avait plus été réalisé depuis 1998, la grande année du grimpeur italien Marco Pantani.

Double vainqueur sortant, le Danois Jonas Vingegaard a conservé sa place de dauphin en terminant deuxième de cette étape, à un peu plus d'une minute de "Pogi" et en augmentant encore son avance sur son poursuivant au général, Remco Evenepoel, 3e à 1'14".

Meilleur jeune de ce Tour à 24 ans, le Belge de la Soudal a également pris place sur le podium final à Nice, sur la plus petite marche.

Depuis 1989, le Tour ne s’était plus achevé par un contre-le-montre. On se souvient qu’à l’époque l’Américain Greg LeMond avait ravi le maillot jaune à Laurent Fignon pour seulement 8 secondes, sur les Champs-Élysées.

Les organisateurs de la Grande boucle espéraient sûrement que cette dernière étape tiendrait le public en haleine jusqu’au bout, mais cela faisait longtemps que le Slovène de 25 ans avait tué tout suspense sur ce Tour 2024. Il n’y avait guère d’enjeux que pour certains accessits, mais pas pour le podium, ni même le top 5. Seul le 10e a changé, Santiago Buitrago (Bahrain) chipant cette place à Giulio Ciccone (Lidl-Trek).

Il n’y avait pas non plus de Champs-Élysées, cette année, pour fêter la fin du Tour, en raison des Jeux Olympiques à Paris, qui vont très bientôt prendre le relais. Et c’était la première fois depuis 1974 et la cinquième victoire d’Eddy Merckx (à la Cipale) que la Grande boucle s’achevait de manière si spéciale, hors de la capitale.

Décevant jusqu’ici pour son premier Tour, à 21 ans, alors que sa première partie de saison avait été brillante, Lenny Martinez a su saisir sa dernière chance de ne pas quitter l’épreuve dans l’anonymat. Le Nivernais de la Groupama-FDJ a été pendant longtemps l’auteur du meilleur temps provisoire (48’24”), avant de céder le fauteuil de leader à Harold Tejada, lui-même dépassé par les cadors du Tour.

Malgré tout, le fils de Miguel Martinez a signé une performance (11e de l’étape, premier Français) plus en rapport avec son énorme potentiel que ses trois semaines passées en fin de classement.

De son côté, Guillaume Martin a bien géré son effort (27e de l'étape) dans une discipline qu'il n'aime guère et a même dépassé à la 13e place finale l’Autrichien Felix Gall (Decathlon). Comme en 2020 et 2021, le grimpeur de la Cofidis a terminé cette Grande boucle en étant le meilleur Français. 

Raphaël Rochette