«Votre solution ne se trouve pas dans les pirogues», avait prévenu le 7 juillet dernier le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, incitant les jeunes à rester en Afrique, après le naufrage d’un navire en provenance du Sénégal avec 170 migrants à bord, au large de la Mauritanie début juillet.
Malgré cela, 202 autres candidats à la migration clandestine ont été interceptés par la Marine sénégalaise au large de Lompoul, une zone de pêche située dans le nord du pays, a rapporté ce 19 juillet la direction des relations publiques des armées (Dirpa) sur son compte X. Cinq femmes et un mineur se trouvaient à bord de l’embarcation. Toutes les personnes concernées ont été «remises aux services compétents.»
«Un énième naufrage a eu lieu au large de nos côtes et aurait coûté, en attendant d'avoir les chiffres exacts, la vie à beaucoup de jeunes», a déclaré Ousmane Sonko dans le cadre de sa visite à l'université Gaston-Berger de Saint-Louis, dans le nord du pays.
Devant des centaines de jeunes, le dirigeant sénégalais a exprimé ses regrets: «C'est dommage, c'est déplorable. Je lance encore un appel à la jeunesse : votre solution ne se trouve pas dans les pirogues», a-t-il lancé dans son discours transmis en direct par les médias locaux.
«Les pays que certains jeunes veulent aller rejoindre, je peux vous assurer qu'ils sont eux-mêmes en crise ou en début de crise», a déclaré avec conviction le Premier ministre.
Près de 90 migrants ont péri lors du naufrage en question, tandis que 72 autres sont portés disparus. Les rescapés ont indiqué que le bateau était parti de la frontière maritime entre la Gambie et le Sénégal avec 170 passagers à bord, selon les premiers chiffres communiqués par les garde-côtes mauritaniens.
Les autorités maritimes marocaines ont, par ailleurs, réussi à secourir 160 migrants au large de Dakhla, dont 46 Sénégalais. Ces derniers avaient quitté la Gambie le 2 juillet pour atteindre les îles Canaries, une des principales destinations des migrants. Au début de la traversée irrégulière, le nombre des migrants à bord s’élevait à 200 d’après les personnes secourues.
Dans un contexte de hausse du nombre de départs en provenance d’Afrique subsaharienne, le chef du gouvernement tunisien Ahmed Hachani a lancé un appel urgent à l’Europe à Tripoli lors du Forum sur la migration transméditerranéenne.
«Notre pays, confronté à une situation économique difficile, se trouve aujourd'hui en première ligne de la crise migratoire qui secoue la région,» a souligné Ahmed Hachani, ajoutant que son pays, mis à rude épreuve, était devenu «un point de transit majeur pour les migrants tentant à rejoindre l'Europe».
Le responsable tunisien a appelé les pays européens à augmenter «l'aide financière à la Tunisie et aux autres pays concernés » pour aider à faire face au flux de migrants subsahariens.
Des garde-côtes tunisiens ont été «violemment agressés», selon la TAP, par des migrants subsahariens à l’aube du 17 juillet alors qu’ils intervenaient pour prévenir une tentative de traversée clandestine vers l’Europe depuis la ville côtière de Sfax. Les tensions sont de plus en plus fortes dans le pays.