Au-delà des clichés, le littoral espagnol livre encore aux plaisanciers les images d’une côte où merveilles architecturales et falaises calcaires offrent un spectacle grandeur nature. Neptune a pu en profiter lors d’un convoyage express à bord du deuxième exemplaire du Leen 56. Grandiose ! Photos Marc Fleury et Addictive Sailing (Archives Neptune Yachting Moteur mars 2024)
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Navigation D’Ibiza à Barcelone en Leen 56 © L. Hindryckx[/caption]
Notre Croisière en chiffres
- Distance parcourue 300 milles
- Vitesse moyenne 9 nd
- Consommation horaire 20 L/h
- Consommation par mille 2,2 L/m
- Consommation totale 600 litres
- Temps de navigation 30 heures
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Le Leen 56 au départ d’Ibiza, en fin d’après-midi. Une grande partie du littoral de l’île, ici sa pointe sud‑ouest, est remarquablement préservée. © DR[/caption]
La météo n’est jamais avare de surprises en Méditerranée… Sur le papier, une navigation d’
Ibiza à Port Leucate (Aude) à la fin du mois d’aout laissait augurer une traversée tranquille sous le soleil espagnol.
L’idée ? Réaliser un essai grandeur nature en embarquant à bord du
Leen 56 lors d’une partie de son convoyage, réalisé depuis La Rochelle en direction de la Côte d’Azur et d’un salon de Cannes s’apprêtant à ouvrir ses portes. Mais à la veille du départ, des vents atteignant 60 nd soufflent sur les Baléares, accompagnés de fortes pluies causant d’impressionnantes inondations…
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Escale dans le port de Valence. Les moteurs électriques apportent une aide précieuse lors des manoeuvres. © DR[/caption]
De quoi donner des sueurs froides à n’importe quel skippeur à bord d’un bateau au mouillage… Il en faudrait toutefois davantage pour impressionner
Brieuc Maisonneuve. Le directeur commercial de
Neel Trimarans en a vu d’autres lors de son ancienne vie de coureur au large, mais aussi pendant la traversée entre La Rochelle et Vigo, ayant eu affaire à des vents de 35 nd et des creux de 4 m.
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Navigation D’Ibiza à Barcelone en Leen 56 © DR[/caption]
Jouant des manettes de gaz face aux rafales, ce solide Normand au caractère toujours jovial sait que le front sera de courte durée.
Le lendemain, l’été est bien retour et le soleil brille à nouveau de mille feux au-dessus de la vieille ville d’Ibiza.
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Entièrement dégagée, la plage avant offre une large surface de travail pour les manoeuvres. © DR[/caption]
Excellente stabilité des trois coques
Si le vent est tombé dans les parages, il souffle en revanche encore à plus de 40 nd dans la partie ouest du golfe du Lion, et la météo marine annonce des creux de 5 m.
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Navigation D’Ibiza à Barcelone en Leen 56 © DR[/caption]
L’objectif n’étant pas précisément de détruire le bateau, la décision est prise de couper au plus court en mettant le cap plein ouest pour rallier la côte et profiter de conditions abritées pour la suite du périple. Peu après le départ, l’heure est à la contemplation en passant au pied du spectaculaire ilot rocheux d’
Es Vedrà, qui culmine à 382 m au-dessus des flots.
Pour la suite, il faudra tout de même se farcir une soixantaine de milles dans des conditions musclées, un vent de force 4 de secteur sud-ouest venant s’ajouter au beau clapot résiduel auquel nous faisons face.
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Le pilote bénéficie d’une visibilité optimale depuis le poste de barre situé sur le fly-bridge. © DR[/caption]
Propulsé par un bloc Cummins de 305 ch calé à 2 000 tr/min, le
Leen 56 file à
10 nd et fait preuve d’un comportement très marin dans ces conditions sportives, ses trois coques lui offrant une stabilité remarquable.
Évidemment, il s’agit de s’agripper fermement pour assurer ses déplacements sur le fly-bridge, et il est plus prudent de regagner la timonerie après la tombée du jour…
La Rochelle - Ibiza en Leen 56:
Après cinq bonnes heures de navigation, nous entrons aux alentours de minuit dans le port de
Moraira, au nord de la province d’Alicante, mais ne trouvons pas de place à l'immense lagune située au sud du delta de l’Èbre.
Soit 80 milles à avaler le long d’une côte devenue beaucoup plus monotone.
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Passer au ras des murailles de la forteresse de Peníscola a été le point d’orgue de ces quatre jours de navigation. © DR[/caption]
Paradoxalement s’y niche l’un des plus beaux joyaux du littoral espagnol… Colonie grecque puis romaine, la presqu’ile rocheuse de
Peníscola est dominée par un imposant château érigé par les Templiers au début du XIV e siècle. C’est un vrai privilège de la découvrir depuis la mer en admirant ses fortifications se parer de teintes dorées au coucher du soleil.
Paix absolue sur la lagune du delta
Rappelant ses lointaines origines grecques, ses ruelles blanc et bleu ne sont pas non plus sans évoquer des images de villes d’Afrique du Nord. La haute fréquentation de ce mont Saint-Michel local contraste radicalement avec l’atmosphère qui règne sur la lagune du delta lorsque nous mouillons l’ancre sous la lune : seuls deux autres bateaux ont eu la même idée que nous et nous pouvons siroter notre verre depuis le fly‑bridge dans une paix absolue.
Au réveil, la
Serra de Montsià, le massif qui domine le delta, offre une nouvelle fois un tableau idyllique.
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La lagune du delta de l’Èbre offre une zone de mouillage parfaitement protégée. © DR[/caption]
Ce convoyage n’étant toutefois pas une croisière, il faut aujourd’hui rejoindre
Port Ginesta, à quelques kilomètres de l’aéroport de Barcelone, où les journalistes prendront l’avion ce soir. Soit 80 milles à parcourir sur des eaux d’abord un peu agitées au nord du delta, avant de profiter de la protection offerte par la côte.
Pas de mouillage aujourd’hui à midi, mais Brieuc coupe le moteur thermique et enclenche les moteurs
électriques de 15 kW situés derrière les deux flotteurs pour que nous puissions profiter d’un déjeuner tranquille en continuant de progresser à
5 nd. Silencieux et n’émettant aucune vibration, ces moteurs sont également très utiles pour manoeuvrer, comme pour amarrer au ponton-carburant en arrivant à
Port Ginesta en fin d’après-midi.
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Alors que le reste de l’équipage met pied à terre, le capitaine fait un petit complément de gasoil et remplit quelques bouteilles d’eau pour la fin du voyage.
Le lendemain, nous recevrons un message au petit matin pour nous confirmer que les 150 milles restant ont été parcouru sans encombre et que le
Leen 56 est arrivé à
Port Leucate (Aude), où il fera une petite pause avant de pointer les étraves en direction de Cannes.
Mission accomplie !
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