Dans une petite cabane de bois, Sylvie accueille ceux qui veulent s’essayer à la luge sur rail. L’hiver, c’est aussi elle qui aide les débutants à monter sur les tapis, en bas des pistes. Elle est saisonnière au Lioran depuis vingt ans. « Tous les ans, je me dis que c’est la dernière », rigole-t-elle. Alors qu’elle complétait ses revenus d’hiver avec des contrats en restauration à ses débuts, cela fait trois ans qu’elle cumule les deux saisons. « Je n’ai plus besoin d’un autre travail. »
La diversification des activités d’été crée de l’emploi sur cette période. L’installation de la tyrolienne a, par exemple, permis huit embauches. S’il y a toujours deux fois plus de saisonniers en hiver, ils sont de plus en plus nombreux à pouvoir travailler au Lioran toute l’année. Alexis n’a que 20 ans mais a pu gagner sa vie à la station dès sa sortie d’école :
J’ai commencé par des stages durant ma scolarité. Je viens de faire la saison d’hiver, puis j’ai été embauché pour l’entretien des pistes au printemps et depuis mai je suis aux remontées
Parier sur l’été comme sur l’hiver demande du personnel. Elle a beau être recouverte de télésièges, la montagne vit. Chaque année, la fonte des neiges crée des cours d’eau qui endommagent les sentiers de randonnée et VTT. Au Lioran, le printemps rime avec rénovation, et ce pour chaque piste. Les saisonniers joignent donc février à mai avec un nouveau contrat.
L'entretien des sentiers après la fonte des glaces demande du personnel au printemps. Dans les commerces, les employés gagnent aussi en stabilité. Élodie vend des combinaisons l’hiver et des bâtons de randonnée l’été : « Je suis très attachée à la station, j’y ai fait toute mon école de ski. » Elle y passe la moitié de l’année, ce qui lui a permis de mettre de l’argent de côté pour créer sa propre entreprise dans les plantes médicinales.
Mona Bru