Que vous soyez formés ou non aux gestes de premiers secours, vous pouvez sauver une vie. L’idéal est évidemment de se former aux gestes de premiers secours. Si vous ne l’êtes pas, voici les conseils de Brice Jules, formateur à la Protection civile du Puy-de-Dôme, afin de réagir face à une personne qui se noie.Noyade. « Il faut sortir la personne de l’eau et vérifier qu’elle respire. Si elle est inconsciente, on va libérer ses voies aériennes avant de pouvoir apprécier sa respiration alors qu’elle ne répond à aucune sollicitation verbale ou physique », explique Brice Jules, formateur à la Protection civile 63. Cela prend moins de 10 secondes.
Libération des voies aériennes. « On place la paume d’une main sur le front de la victime ; deux ou trois doigts de l’autre main juste sous la pointe du menton en prenant appui sur l’os. Éventuellement on peut s’aider du pouce pour saisir le menton. On bascule doucement la tête de la victime en arrière en appuyant sur le front tout en élevant le menton ; l’élévation du menton entraînant la langue. »
Pourquoi cette manœuvre ? « La bascule de la tête en arrière (chez l’adulte et l’enfant) ou la mise en position neutre (chez le nourrisson) et l’élévation du menton entraînent la langue, qui améliore le passage de l’air.La libération des voies respiratoires permet d’améliorer le passage de l’air.
En arrêt cardiaque ? La victime ne respire pas, on alerte les secours : Le 15 ou le 112. Si aucune respiration n’est détectée, il faut pratiquer un massage cardiaque.
Ne pas confondre une respiration et le Gasp. Le Gasp est un phénomène respiratoire qui peut survenir lors d’un arrêt cardiaque. Il s’agit d’une série de mouvements respiratoires anormaux, inefficaces, lents, bruyants et désordonnés, qui traduisent une souffrance due au manque d’oxygène. Malgré ce bruit, la victime est bien en arrêt respiratoire.
Si vous avez le moindre doute quant à la respiration, c’est moins grave de masser quelqu’un qui respire que de mettre en PLS (position latérale de sécurité) quelqu’un qui ne respire plus.
Hydrocution et noyade
Plus il y a de différence de température entre l’air et l’eau, plus le risque d’hydrocution est fort. Il faut entrer dans l’eau progressivement pour que le corps s’habitue, sans quoi la dilatation des vaisseaux est trop importante et la pompe cardiaque se désamorce. Le risque est le malaise. D’où la noyade. La deuxième cause de noyade est le traumatisme. Le courant peut entraîner des chocs contre les rochers, les pierres… et en conséquence, une perte de connaissance. L’alcool, qui aggrave la vasodilatation, génère aussi des accidents : un plongeon dans une eau insuffisamment profonde ! Dans tous ces cas, appelez le 15 car toute inhalation d’eau dans les poumons nécessite surveillance.
Michèle Gardettemichele.gardette@centrefrance.com