"Il nous reste soixante Dreamliner en stock, dont environ une quarantaine sont actuellement en train de subir le processus de réusinage et de vérification des joints", a indiqué M. Scott, lors d'une récente visite avec des journalistes du site d'assemblage de Boeing à Everett (nord-ouest), où ces travaux sont effectués.
"Le processus a pris plusieurs années mais il sera terminé cette année", a-t-il ajouté, soulignant que la pandémie puis des problèmes persistants dans la chaîne d'approvisionnement freinaient toujours le processus.
"Nous avons fait la moitié, environ 50 à 60 appareils sont faits", a poursuivi M. Stocker.
Des interstices invisibles à l’œil nu avaient été signalés en mi-2020 à la jointure de sections de fuselage de plusieurs appareils, ce qui avait déclenché une inspection de la flotte même si, selon Boeing, cela ne représentait pas de risque pour la sécurité.
L'avionneur a passé, à ce titre, une charge avant impôts de 3,5 milliards de dollars sur ses comptes du quatrième trimestre 2021, et a fait part au troisième trimestre 2023 de 3 milliards de dollars de coûts supplémentaires.
En avril 2024, un lanceur d'alerte a témoigné devant une commission sénatoriale au sujet du problème à la jonction de sections du fuselage.
Sam Salehpour, ingénieur en contrôle qualité de Boeing, a affirmé qu'avec le temps, ces sections pourraient se dissocier. Ce que Boeing nie.
Les livraisons du Dreamliner ont été suspendues plusieurs fois pendant deux ans, pour ce problème mais aussi pour d'autres malfaçons et défauts d'inspection.
La production est actuellement ralentie, le temps de renforcer le contrôle qualité en vertu d'un plan engagé au sein du groupe après une série de problèmes qui ont surtout touché le 737 MAX -vedette de Boeing- et un incident en vol en janvier.
"Nous progressons bien" concernant la mise en oeuvre des nouvelles mesures au site de North Charleston où est fabriqué le Dreamliner, a indiqué Scott Stocker.
"Nous comptons retourner progressivement à cinq par mois", a-t-il ajouté, faisant référence à la cadence de production atteinte fin 2023.
Mais l'approvisionnement en certains équipements -comme les sièges et les échangeurs thermiques- "reste un défi", selon lui. "C'est l'obstacle le plus important pour parvenir à dix par mois", objectif du groupe pour 2025/2026.
Dans le même temps, une seconde ligne d'assemblage est en cours de construction pour aller au-delà, a-t-il indiqué.
A fin juin, quelque 2.368 exemplaires du 787 Dreamliner -entré en service en 2011- ont été commandés au total, dont 786 figurent encore dans le carnet de commande.