À 23 ans et après une saison clairement réussie à Rouen malgré la relégation du club normand en Nationale, Samuel Maximin veut donner un nouvel élan à sa jeune carrière. Portrait du 3e ligne.
L’opportunité de se montrer dans le rugby, c’est finalement son frère qui lui a donné. C’était en 2017, alors que Samuel Maximin n’avait que 16 ans.
« Mon frère, Jimi, était alors à Montpellier. En fin de saison, ses entraîneurs faisaient un point avec lui et lui demandaient des nouvelles de sa famille. Il a parlé de moi, les entraîneurs ont pensé que j’avais son physique monstrueux et m’ont proposé de venir au club. Bon, à l’époque, j’étais taillé comme une arbalète », se marre le 3e ligne de désormais 23 ans qui a bien grandi du haut de son double-mètre et fort de ses 105 kilos.
Formé dans l’Hérault, le natif de Chartres a touché du doigt son rêve de haut niveau en février 2020 en disputant son premier match de Top 14 avec le MHR à Toulouse avant que le Covid ne vienne tout gâcher.
« Le prêt à Rouen a tout changé pour moi »« Et puis après, le club a connu pas mal de changements de staff. Un coup, j’étais dans les plans, un autre coup, je ne l’étais plus. Ça n’a pas toujours été simple. Le prêt à Rouen a tout changé pour moi », explique Samuel Maximin qui a donc fait ses valises pour la Normandie à l’été 2021. Un virage à 180 degrés parfaitement bien vécu par le principal intéressé qui a su saisir l’occasion pour se montrer et enchaîner.
« À Rouen, j’ai retrouvé du plaisir. Les entraîneurs m’ont rapidement fait confiance et mes coéquipiers ont suivi. Mentalement, ça m’a fait un bien fou, ça m’a libéré de me sentir poussé. Je n’ai pas regretté une seconde d’être parti à Rouen où j’ai rencontré des personnes incroyables. »
26 feuilles sur 30 la saison dernièreLa saison dernière, Samuel Maximin avait clairement fait partie des tauliers du groupe avec 26 feuilles de match sur 30 possibles. « Je faisais mes matches mais je sentais aussi que je m’endormais un peu sur mes acquis. En début de semaine, j’étais sûr de jouer le vendredi soir donc inconsciemment, peut-être que je faisais moins d’effort. Là, cette saison, je pense que ça sera un peu différent », sourit le 3e ligne qui avait tapé dans l’œil d’Arnaud Mela. Pour ses qualités dans l’alignement mais aussi pour sa mobilité dans le jeu, malgré un puissant gabarit.
« Quand on m’a proposé de venir visiter les installations de Brive la saison dernière, j’ai dit oui sans hésiter. Et quand je suis arrivé, j’ai tout de suite compris où je mettais les pieds. Et j’ai vite compris sur le terrain. Au cardio, je suis derrière alors que j’étais devant à Rouen », confie, amusé, le joueur qui a hâte de découvrir un nouveau coéquipier en particulier. Un certain Courtney Lawes, monument du rugby mondial qui est arrivé au CAB ce lundi 15 juillet.
« Avant certains matches, je regarde sur mon téléphone des vidéos de lui… J’ai soif de connaissances. C’est une opportunité incroyable d’évoluer à ses côtés », confesse Samuel Maximin qui n’a désormais qu’une hâte : découvrir le Stadium en mode incandescent.
« J’ai envie de vivre ça de l’intérieur. En fin de saison dernière, j’ai suivi les vidéos d’avant-match avec l’arrivée du bus sous les fumigènes, les haies d’honneur et les tribunes en feu. Sans être là, ça m’avait marqué. »
Benjamin Pommier
