"Ces travaux, pour certains d’entre vous, sont demandés depuis des années. On l’a vu, on l’a entendu. Votre bailleur social l'Ophis l’a mis dans son programme". Ce sont les mots de Céline Moynault, salariée de l’association des consommateurs et des usagers CLCV (Consommation logement cadre de vie). Cette dernière est aux manettes d’une nouvelle réunion autour du projet de réhabilitation du quartier des Cizolles à Thiers (Puy-de-Dôme), ce vendredi 14 juillet.Elle fait suite à une première rencontre qui avait eu lieu début juin.
L’objectif de ces travaux qui pourraient démarrer l’année prochaine ? Améliorer l’aspect thermique et l’intérieur des logements du quartier, dont 195 sont concernés.Prochainement, tous les résidents recevront un protocole qui "résume la nature des travaux qui seront proposés : ceux qui touchent l’enveloppe ou l’intérieur des logements, le nombre d’appartements concernés, les typologies, mais aussi l’impact financier. Pour rappel, votre bailleur ne peut pas augmenter votre loyer de plus de 4 %", souligne-t-elle devant la vingtaine de résidents et de proches présents pour l’occasion.Par ailleurs, autre enjeu financier, alors que "le loyer devait augmenter en début d’année de 3,5 %, la hausse du prix ne sera pas faite durant les travaux".
Face à elle et à la présidente de l’association Colette Bresson, les questions s’enchaînent "est-ce que je pourrais cuisiner pour mon cousin ? Faudra-t-il qu’il sorte le temps des travaux", demande l’une des interlocutrices présentes.Un peu plus loin, Denise, 71 ans, habite depuis 1974 dans la résidence. La réhabilitation, elle en espère beaucoup. "On est bien mais j’ai deux fuites au plafond et une fuite dans le débarras. Ils ont parlé de refaire la salle de bains et la cuisine, j’aimerais bien."Elle a néanmoins deux incertitudes : elle espère une aide pour le déménagement durant les travaux car elle est toute seule et craint l’augmentation du loyer.
Jusqu’au 15 septembre pour se prononcer
À côté, Anne-Marie Biagini, présidente du Conseil des citoyens Molles-Cizolles est en pleine discussion avec deux salariées du centre social venues pour s’informer.La sexagénaire est revenue dans la résidence depuis 2012. Elle connaît “tous les problèmes” tout comme sa mère et sa sœur qui y habitent également. Elle fait partie de ceux qui attendent la réhabilitation “depuis huit ans. " Installée au septième étage, elle a subi sept inondations à cause de la chaudière, évoquant "De l’eau tombe dans le cagibi." Anne-Marie Biagini, émet quelques réserves sur la réhabilitation : "Je voudrais que cela soit beau lorsque cela sera fini, qu’on se sente bien, qu’on ait un cadre de vie agréable parce que c’est beau les Cizolles."Contrairement à Denise, elle ne craint pas une augmentation de loyer : "Je préfère payer un peu plus mais être bien chez moi."
Les habitants ont jusqu’au 15 septembre inclus pour donner leur accord ou non pour les travaux. "Vous êtes 195 logements, il faudra au mois 25 % de votants. Et sur ces 25 %, il faudra une majorité de oui pour acter le projet.", précise Céline Moynault.Le dépouillement se fera à partir du 20 septembre. S’il y a une majorité de non, le bailleur devra reprogrammer une nouvelle consultation.
Un logement témoin pour se projeter
S’il y a accord, un logement témoin sera mis en place pour que les résidents puissent avoir une idée de ce à quoi ressemblera leur futur logement. Mais tout n’est pas encore acté. "Les appels d’offres ne sont pas encore terminés. Vous pourrez ainsi vous projeter, posez des questions sur l’évier, sur les serrures." Les fenêtres seront aussi changées. Un soulagement pour les résidents et les proches et notamment pour Denise, "c’est une bonne nouvelle, actuellement, c’est compliqué, on ne peut pas se pencher".
Un contrôle technique et sécurité des interrupteurs et des prises sera également réalisé. "Si la prise fonctionne, elle restera en place mais si, selon les normes d’aujourd’hui, il y a un problème, elles seront changées."Certains résidents ne manquent pas d’évoquer les différents travaux qu’ils ont pu réaliser et s’en inquiètent. "C’est là qu’il faudra le dire."Par ailleurs, les locaux vélos vont être remis en service. Et les chauffe-eau solaires, décriés - "on paye plus cher et pourtant cela ne marche pas”, critique un habitant - vont être enlevés.
Autre problématique revendiquée par les résidents : l’extérieur. L’occasion pour l’association de lister bon nombre de problématiques évoquées : le manque de lumières, la visibilité pour les axes…"Les questions autour du cadre de vie vont être traitées en parallèle. Le site est beau, il faut juste mieux l’entretenir mais cela ne se fera pas pendant les travaux", précise la salariée de l’association qui viendra ponctuellement pour renseigner autour du projet.
Lydia Reynaud
