"Ce n’est jamais simple de laisser ses proches pour une course aussi longue, tu as presque l’impression de les trahir… Heureusement que ça se passe bien pour eux." Cette séparation difficile a été compensée par l'intensité de la course. "On a vécu plusieurs courses en une !", dit-il en évoquant la descente du Saint-Laurent, les choix tactiques dans l’Atlantique Nord et le match serré avec les équipages de Legallais et Vogue avec un Crohn.Les conditions météorologiques changeantes ont rendu la course longue et éprouvante. L’option sud, "moyennement risquée mais plus payante", a ajouté du suspense. Un coup dur est survenu mardi dernier avec la casse du safran tribord.
"Au début, tu te dis que c’est fini," reconnaît Achille.L’équipe a alors opté pour une manœuvre audacieuse : changer le safran de côté pour naviguer en bâbord amure jusqu’à la fin de la course. Cette manœuvre délicate, réussie avec succès, n’offrait toutefois aucune garantie.
Achille qui se réjouit de "la façon dont nous avons navigué tout au long de la course. Nous avons toujours été rapides, on n’a pas fait beaucoup d’erreurs, c’est satisfaisant de tenir un niveau de jeu pareil."Au-delà de la compétition, l’ambiance à bord a été exceptionnelle. "L’ambiance super bonne à bord" restera l’un des meilleurs souvenirs de cette course mythique. Même s'ils n’ont pas croisé de baleines dans le Saint-Laurent, ils en ont observé "des impressionnantes quasiment deux fois par jour dans le Golfe de Gascogne". L’équipe a tenu bon malgré les problèmes de santé : "Je crois que nous avons tous les trois eu le Covid," confie Achille. Malgré cela, l'équipage a maintenu la bonne humeur et la détermination.
Les mots de Claude Robin - Président et fondateur d'Amarris GroupeSource communiqué de presse« Une course encore incroyable. Notre Class40 casse un safran au milieu de l’Atlantique et ils arrivent à force d’obstination, de volonté, un peu de chance aussi, à ne rien lâcher et terminer en tête. Chapeau les gars, c’est magnifique et on est très fiers de vous. »
Les mots de Achille Nebout - Skipper du Class40 Amarris
« C'est un soulagement énorme parce qu'on a dû faire face à cette avarie pendant un bon bout de temps. Finalement, nous avons réussi à tenir la cadence, notamment à la fin malgré un safran en moins dans du près à 18 nœuds ! Nous avons très bien navigué, on a eu une super stratégie... On peut être fiers de ce qu'on vient d'accomplir. On ne maîtrise plus la suite, si on gagnera ou pas mais ce qui compte, c'est d'avoir trouvé les ressources pour tenir bon et avoir été les premiers à franchir la ligne. On ne peut qu'être heureux ! Ce n'était vraiment pas simple de laisser ma fille si petite à terre... Cette performance, elle est pour elle ! »
Les mots de Gildas Mahé - Equipier sur le Class40 Amarris pour la Transat Québec-Saint Malo
« Je suis super content, ça faisait longtemps qu'on tournait autour de la première place. Passer la ligne en tête, c'est vraiment agréable. Cela montre qu'on a beaucoup travaillé, qu'on a trouvé ces petits plus en matière de cohésion et de connaissance du bateau pour faire la différence. Après l'avarie, on ne pensait vraiment pas pouvoir continuer. Mais Alan nous a convaincu, nous a dit qu'on n'avait rien à perdre et on a tout donné. Je suis vraiment content de ce qu'on a accompli. On attend la décision du jury sereinement, nous savons tous les trois que le sens marin oblige le jury à créditer du temps à un bateau qui s'est arrêté pour porter secours. Si on gagne, ce sera juste la cerise sur le gâteau ! »
Les mots d'Alan Roberts - Equipier sur le Class40 Amarris pour la Transat Québec-Saint Malo
« C'est vraiment chouette ce qui nous arrive. Nous avons eu de superbes sensations, une très bonne entente entre nous et surtout, on a très bien navigué. Franchir en tête une telle course de légende, c'est vraiment génial. Après l'avarie, je savais qu'il fallait se battre pour continuer, qu'on devait trouver une solution et aller au bout. Au départ, on n'a pas eu à changer le safran de place donc ça allait. Après, il a fallu s'adapter ! Je pense qu'une de nos forces, c'est l'expérience que nous avons tous les trois en course au large. Ça nous a aidé pour réussir cette performance. »