Pour la première fois, le collectif La Luzège monte un texte de Pagnol. Marius sera joué 15 fois dans le cadre du festival de la Luzège, du 17 juillet au 11 août.
Dans le jardin de la salle polyvalente de Lamazière-Basse, la chaleur est lourde en ce mardi après-midi. Une mise en condition méditerranéenne pour la troupe de la Luzège, qui peaufine sa nouvelle création. Marius, d’après l’œuvre de Pagnol, un texte qui fleure bon la Provence et le chant des cigales.
Pour l’accent chantant, il faudra repasser. Le metteur en scène Maxime Bonnand n’en veut pas, quand bien même il est originaire de là. Pas besoin d’en rajouter. « Dans le vocabulaire et la façon de parler, il y a tout de suite cette ambiance du Sud, explique-t-il. Les gens déballent tout, se disent tout. C’est un genre qui va très bien à La Luzège. »Des échanges fleuris entre joueurs de cartes qui évoquent Marseille sans le surjouer.
C’est tout Pagnol en fait qui convient à la compagnie basée à Neuvic et festival itinérant qu’elle organise du 17 juillet au 11 août entre Corrèze, Creuse et Cantal. « C’est bien de le faire ici, en extérieur, au coucher du soleil, dans une forêt de douglas… Ça nous fait voyager assez facilement. »
La méditerranée sans les clichésHuit comédiens au plateau, une musique qui habille habilement le texte, des décors qui installent le bar marseillais cher à Pagnol et une scénographie qui oscille entre inventivité pleine d’humour et tension dramatique.
« Les clichés liés à l’œuvre de Pagnol ont mis de côté les enjeux du texte, beaux et nobles », analyse Fabrice Henry, comédien et metteur en scène. « Par les tiraillements des personnages, les questions sociales qu’elle aborde, elle est ultra actuelle. On dépasse les enjeux classiques du théâtre, on compose des familles. »
« En termes comiques, on se lâche un peu, reprend Maxime Bonnand. Le texte est drôle, tendre, on a de la marge pour s’éclater dans tous les domaines. » « C’est une langue très agréable à mettre en bouche, avance Romane Ponty-Besanger. Les personnages ont des lignes très poussées et il y a de vrais fous rires. C’est très agréable. »La mise en scène s'offre toutes les fantaisies.
Le public au coeur du spectacleInstallé aux premières loges, dans un bar de la Plage à la fois décor et buvette d’avant-spectacle, le public « est en scène avec nous, précise Maxime Bonnand. Il est au milieu de nous. C’est très immersif. Je ne le voyais pas autrement : à Marseille, on montre tout, on fait tout ensemble. J’avais envie de créer un lieu très accueillant et chaleureux. »
Par les tiraillements des personnages, les questions sociales qu’elle aborde, la pièce de Pagnol est ultra actuelle.
« Avec la Luzège, on va de plus en plus dans cette direction, reprend Fabrice Henry. Dans la forme du spectacle comme dans l’adresse. Ça nous apporte plus de jeu, beaucoup de présent et de concret. C’est une petite marche en plus, pas effrayante ; on commence à bien connaître notre public, une relation de confiance s’est créée. »
Première représentation du Marius de La Luzège le mercredi 17 juillet, à 19 h 30, à Liginiac.Ambiance western pour un début de partie de cartes qui s'annonce agitée.
Le Moulin de la Luzège, à Neuvic, bientôt transformé en résidence d'artistes
Le festival de la Luzège se déroulera du 17 juillet au 11 août, dans 19 communes de Corrèze, Cantal et Creuse. Programme complet et réservations au 06.12.40.05.94 ou sur www.laluzege.fr.
Blandine Hutin-Mercier
